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Une fierté autochtone à partager

Date de diffusion : 20 juin 2025

Le 21 juin, Journée nationale des peuples autochtones, est synonyme de fierté, de connexion, de partage, de culture et d’identité. À cette occasion, la SQ partage deux portraits : celui d’une employée civile ayant reconnecté avec son héritage innu et celui d’un policier de la Police Essipit, un corps de police autochtone collaborant proactivement avec la Sûreté.

Anne-Julie: une quête de reconnexion culturelle et identitaire

Ça ne fait que 4 ans qu’Anne-Julie Simard peut officiellement se définir comme femme innue, première nation des Pekuakamiulnuasth et elle en tire une grande fierté. Celle qui est native de Chicoutimi a fait une longue démarche afin d’obtenir sa reconnaissance autochtone et elle compte bien se reconnecter à sa culture et son identité.

La conseillère en communication a eu un déclic lorsqu’elle s’est rendue au poste de police communautaire mixte de Val-d’Or dans le cadre de son travail. Elle y a fait des rencontres significatives et a été en contact avec des cérémonies traditionnelles, ce qui l’a reconnectée avec son histoire personnelle.

« Je connaissais en partie l’histoire de mon arrière-grand-mère qui avait perdu son statut en se mariant à un allochtone et de mon grand-père, qui s’était toujours identifié comme un Autochtone et qui a obtenu sa reconnaissance officielle uniquement en 1985. Je m’étais toujours davantage identifiée à mon côté autochtone familial et aux valeurs autochtones, sans trop le savoir. Ça a toujours été en moi », raconte-t-elle. J’ai le souvenir de mes camps d’été au Lac-St-Jean à Pehkupessekau quand j’étais jeune, mais aussi des sons et des odeurs du Pekuakami », se souvient-elle.

C’est à ce moment qu’un désir l’anime: en savoir plus sur sa culture et ses racines. « Ma famille a perdu deux générations de culture, alors j’ai voulu reconnecter, souligne Anne-Julie Simard. J’ai été en contact avec l’Alliance autochtone du Québec. J’ai fait la généalogie de ma famille. J’ai lu une panoplie de livres sur l’histoire et les traditions innus. J’ai consommé de la culture et de la musique autochtones. J’ai acheté de l’artisanat local et j’ai visité la communauté. J’ai pris des cours de base de nehlueun, le dialecte innu parlé à Mashteuiatsh. Cette reconnexion contribue à mon sentiment d’appartenance. »

« J’ai ensuite fait ma demande pour obtenir mon statut autochtone lorsque la loi me l’a permise. Le processus a duré 2 ans. Le jour où j’ai obtenu cette reconnaissance, ça a été un moment fort. J’étais émerveillée. Ça a aussi un lien très significatif, car la date de délivrance, ma « naissance autochtone » sur mon statut officiel, est la date de décès de mon grand-père. Pour moi, ce n’est pas un hasard, c’est un clin d’œil », partage avec émotion la conseillère en communication.

Pour Anne-Julie Simard, obtenir son statut autochtone est un privilège et vient aussi avec des responsabilités : « Il faut s’impliquer pour voir les changements que l’on souhaite. Mon grand-père était très impliqué et la reconnaissance était très importante à ses yeux. Il serait très fier aujourd’hui. Je souhaite moi aussi avoir un impact positif et sensibiliser les autres aux réalités autochtones. Je veux ajouter ma voix à celle de ma communauté. »

Elle conclut : « Même en habitant à Montréal et en ayant vécu mes 39 premières années de vie comme femme allochtone, je suis fière de faire partie de la communauté innue et je partage aussi cette fierté avec ma famille, mes proches et mes collègues. »

Philippe Genest : une collaboration appréciée

Philippe Genest, policier depuis 12 ans, collabore fréquemment avec le poste de la Sûreté du Québec à Tadoussac. Il y a même travaillé! D’aussi loin qu’il se souvienne, les métiers des forces de l’ordre l’ont toujours attiré et il a toujours été impressionné par le rôle policier.

L’agent, natif de la communauté innue Essipit, dans la MRC de La Haute-Côte-Nord, a récemment fait un retour aux sources. Après des expériences de 3 ans au Service de police de la Ville de Montréal et de 8 ans à la Sûreté du Québec, il est récemment retourné à la Police Essipit, là où il a fait ses premiers pas comme policier.

« Je suis très fier d’être policier et pour moi, représenter Essipit est très positif », partage Philippe Genest.

Lorsqu’il parle de sa communauté, la fierté se sent rapidement. « Comme policier à Essipit, on prend part à la vie communautaire, avec les aînés, avec les jeunes, avec tout le monde! Nous sommes toujours là. Les gens nous voient et nous parlent. On mange ou on prend un café ensemble, on jase de hockey. C’est naturel, ça fait partie de la culture. J’aime ça », indique l’agent.

« Il y a une belle vie sociale et communautaire; c’est une communauté dynamique et unique. Je souhaite à tout le monde de découvrir Essipit », ajoute-t-il.

« J’ai toujours trouvé que c’était un avantage de desservir une communauté que je connais. Les gens m’ont vu grandir ici et ils me connaissent. Ils connaissaient Philippe en tant que personne bien avant que je devienne policier. Ils savent que je suis là pour les aider et que je veux leur bien », mentionne l’agent Genest.

L’ancien policier de la Sûreté, qui travaillait à Tadoussac, continue de contribuer aux opérations de l’organisation, mais différemment, avec ses collègues : « On a une super bonne entente avec les membres de la Sûreté du Québec des postes avoisinants, Tadoussac et Forestville. Mes collègues et moi sommes toujours contents d’aider. Ils savent qu’ils peuvent compter sur nous. Nous sommes fiers de cette collaboration. »

Joint au téléphone, Philippe Genest a d’ailleurs insisté : « C’est important pour moi que le rayonnement et l’entraide soient collectifs. L’ensemble de l’équipe de la Police d’Essipit collabore et contribue. » Que ce soit pour une assistance, pour une opération conjointe en prévention ou pour tout autre besoin, les membres des deux organisations font la paire.

Le policier conclut sur ce mot: « TshinashkumitinÇa signifie merci.  »