La Sûreté à travers les ans...

1870-2020
1870-1936
1936-1960
1960-1980
1980-2000
2000-2020
Dirigeants

1870-2020 : Histoire de la Sûreté du Québec

La Sûreté du Québec est l’une des toutes premières institutions québécoises. Elle est aussi la seule organisation policière à servir tout le territoire québécois. Le développement de cette figure marquante de l’histoire de la province est étroitement lié à celui de la société québécoise. Voici les grandes étapes qui ont marqué son évolution.

Cahiers d’histoire

Les cahiers d’histoire de la Sûreté du Québec ont été créés dans le cadre de notre 135e anniversaire (2005). Ils abordent différentes thématiques liées au passé de l’organisation : des périodes importantes de l’histoire de la Sûreté, l’évolution et la professionnalisation d’unités, l’historique des uniformes, des véhicules, etc.

Bonne lecture!

L’image de la Sûreté en évolution

Orné de feuilles de chêne depuis 1980, l’emblème de la Sûreté du Québec, arbore à partir d’octobre 1983, la devise choisie par l’État-major :

Service — Intégrité — Justice

1870

1870

1955

1955

1970

1970

1983

1983

1870-1936 : La création de la Police provinciale de Québec

C’est d’abord à un choix politique que la Sûreté doit sa création. Dès les premières années de la Confédération, le gouvernement conservateur l’officialise par l’Acte de police de Québec sanctionné le 1er février 1870. C’est le 1er mai de cette même année que l’organisation de la Police provinciale de Québec est officiellement créée. Le gouvernement s’inspire directement du modèle de police en uniforme mis en place en Grande-Bretagne depuis 1829. La Police provinciale apparaît quelques décennies après la création des premiers corps policiers municipaux tels que ceux de Montréal et de Québec (1843) ou de Trois-Rivières (1857). Forte de seulement 65 hommes à ses débuts, la Police provinciale est un corps de police que le gouvernement met à la disposition des municipalités moyennant le partage des coûts et « qui pourra intervenir lors d’émeutes électorales, religieuses et conflits ouvriers tout en veillant au respect des lois fédérales, provinciales et règlements municipaux ». Elle fait aussi office de police municipale de la ville de Québec pendant quelques années. Les effectifs sont modestes et l’époque, tout comme le mandat, ne diffèrent pas toujours de ce que l’on observe aujourd’hui : arrestation d’ivrognes, démantèlement de « lieux de débauche », enquêtes en région, etc.

Des contraventions aux cochers pour des excès de vitesse en calèche font même partie des opérations du temps!

Les premières années sont néanmoins difficiles, car c’est une période de crise économique.

La Police provinciale est abolie en 1878 par les libéraux, pour faire suite à une promesse électorale. Seuls quelques constables demeurent en service sous l’égide de la police municipale de Québec. En 1883, le gouvernement reprend le contrôle de sa police avec un effectif très réduit et un mandat plus modeste : « la garde des édifices gouvernementaux, la signification d’avis gouvernementaux, de pièces de procédure et les enquêtes criminelles en province ». Bien que les enquêtes en région se déroulent sous la supervision de la Police provinciale, cette dernière s’assure d’offrir une expertise en embauchant des détectives privés.

À la fin du 19e siècle, la Police provinciale embauche des détectives privés pour réaliser les enquêtes en région.

Au début des années 1900, le Québec se transforme de plus en plus.

L’immigration est importante, les villes, les infrastructures et le réseau routier prennent de l’expansion. La criminalité grimpe à son tour : la police doit donc s’adapter. Certains ministères québécois décident alors de se doter de leur propre police. Apparaissent ainsi la Police du revenu, la Police de la circulation et la Police des liqueurs, toutes indépendantes de la Police provinciale. Par ailleurs, les problèmes plus aigus de criminalité à Montréal donnent lieu à la création du Bureau des détectives provinciaux entre 1905 et 1908. Dans les années 1920, tout juste avant la mise sur pied d’une commission royale d’enquête sur l’affaire Blanche Garneau (un meurtre qui ne fut jamais résolu), le gouvernement réorganise sa police. La Loi de police de mars 1922 donne à l’organisme le nom de « Police provinciale » ou « Sûreté provinciale ».

La Loi de police de mars 1922 donne à la police du gouvernement les noms de “Police provinciale” ou “Sûreté provinciale”. 

Le Bureau des détectives provinciaux de Montréal et la Police provinciale de Québec sont fusionnés. Des détectives et des constables, prenant le nom de Police judiciaire, sont installés dans les divisions de Québec et de Montréal. La Sûreté provinciale participe activement à la résolution des affaires criminelles pendant les années 1920. Par exemple, en partenariat avec la Police des liqueurs, la Gendarmerie royale du Canada et les corps policiers américains, la lutte à la contrebande d’alcool vers les États- Unis (le rum-smuggling) mobilise l’organisation aux frontières : la prohibition de l’alcool sévit en effet chez nos voisins du Sud de 1920 à 1933.

En 1925, un premier service d’identité judiciaire voit le jour à Montréal avec le concours du laboratoire de médecine légale établi dans cette ville depuis 1914. Par ailleurs, la situation de l’époque se compare difficilement avec celle de l’organisation actuelle : les normes de recrutement et de formation des effectifs policiers n’existent à peu près pas. Dans les années 1920-1930, pour contrer les cas d’embauche partisane et le manque de formation des policiers, le chef de la division de Montréal, Maurice-Charles Lalonde, avocat et ancien militaire, propose diverses mesures pour améliorer la sélection des policiers et renforcer la discipline.

Dans les années 1920, les normes de recrutement et de formation des effectifs policiers n’existent à peu près pas.

1922 Maurice-Charles Lalonde

En mai 1932, le chef Lalonde
devient le chef de la Sûreté de la province.

Le gouvernement libéral retient quelques-unes des suggestions de M.Lalande, mais une professionnalisation complète des corps policiers devra attendre bien des décennies. Pourtant, des progrès sont observés : le poste de chef de la Sûreté provinciale est créé. Les diverses polices gouvernementales commencent à se regrouper graduellement sous la même autorité. En mai 1932, le chef Lalonde devient le chef de la Sûreté de la province, concrétisant ainsi la volonté gouvernementale de fixer à Montréal la résidence du chef de sa police provinciale. La division de Québec a aussi son chef. Entre 1930 et 1936, on assiste à la formation d’escouades de la moralité, à l’ouverture d’un premier poste en Abitibi et à la création d’un premier service d’enquêtes criminelles à Québec.

Entre 1930 et 1936, on assiste à la formation d’escouades de la moralité, à l’ouverture d’un premier poste en Abitibi et à la création d’un premier service d’enquêtes criminelles à Québec. 

1936-1960 : vers une Sûreté unie et moderne

L’arrivée au pouvoir de Maurice Duplessis en 1936 annonce une période de changements majeurs dans l’histoire de l’organisation. Voyons d’abord le contexte : c’est le temps de la Grande noirceur (1936-1959) pour le Québec, soit une ère de conservatisme où la domination de l’Église catholique est importante et la politisation de la fonction publique dans son ensemble (et celle des policiers!) semble être de mise. Le changement de gouvernement amène une vague imposante de congédiements chez les policiers provinciaux. On embauche ceux qui sont « du bord » de Duplessis. L’embauche de policiers et celle d’autres fonctionnaires de bien des secteurs est marquée par le favoritisme. Au cours des années 1930-1950, c’est bien connu, il est plus simple de faire carrière dans ces secteurs d’emploi si on connaît le maire ou le député.

L’arrivée au pouvoir de Maurice Duplessis en 1936 amène une vague imposante de congédiements chez les policiers provinciaux. On embauche par la suite ceux qui sont “du bord” de Duplessis.

Cependant, l’histoire de la Sûreté lors de l’épisode duplessiste est à considérer avec une certaine nuance.

Le gouvernement de l’Union nationale pousse plus loin la réforme de l’organisation policière amorcée sous les libéraux. C’est aussi un temps où les bases de la Sûreté actuelle vont véritablement prendre forme et où la carte policière sera clairement définie. L’année 1938 voit ainsi se réaliser la première grande transformation de l’organisation : la Police de la circulation et la Police des liqueurs sont intégrées à la Police provinciale, désormais nommée « Sûreté provinciale du Québec ». La division du territoire en deux grands secteurs appelés « districts », l’un à Montréal et l’autre à Québec, est maintenue. Finalement, le gouvernement prend la décision de diviser la Sûreté provinciale en quatre branches : la Police judiciaire, la Gendarmerie, la Police de la route et la Police des liqueurs.

L’année 1938 voit ainsi se réaliser la première grande transformation de l’organisation : la Police de la circulation et la Police des liqueurs sont intégrées à la Police provinciale, désormais nommée “Sûreté provinciale du Québec”. 

Pour la première fois de l’histoire du Québec, le corps
policier assure également une présence permanente en région.

Des postes et des sous-postes sont ouverts dans tous les comtés de la province. Les premiers pas se feront en Abitibi, et ensuite dans le reste de la province. En 1940, un poste de police de la route est ouvert aux abords de chacun des huit ponts qui ceinturent l’île de Montréal. Avec l’intégration de la Police de la route et de la Police des liqueurs, l’effectif de la Sûreté passe à 565 policiers. La défaite de Duplessis aux élections de 1939 et le déclenchement de la Seconde Guerre mondiale (1939-1945) portent un dur coup à la réorganisation. Les libéraux d’Adélard Godbout procèdent à leur tour à des renvois massifs et maintiennent le phénomène de la politisation de l’embauche. C’est le retour des policiers mis à pied en 1936! On réduit le nombre de postes et certains policiers sont même mobilisés pour l’effort de guerre – traque des prisonniers de guerre et des espions, surveillance des usines de guerre, etc. En outre, la Police des liqueurs est détachée de la Sûreté provinciale dès 1940. Le chef de la Sûreté, jusque-là appelé « commissaire », en devient alors le directeur.

En 1940, avec l’intégration de la Police de la route et de la Police des liqueurs, l’effectif de la Sûreté passe à 565 policiers. 

Le retour au pouvoir de Duplessis, de 1944 à 1960, marque l’apogée de la Grande noirceur, mais aussi une période de croissance et de stabilité pour la Sûreté.

La prospérité d’après-guerre permet à la Sûreté d’accroître son efficacité, sa présence et ses infrastructures dans tout le Québec. L’effectif de la Sûreté est de 1234 personnes en 1960. La Police de la route forme la moitié de l’effectif et 55 % du personnel est affecté au district de Montréal. Même si la direction est officialisée à Montréal, dans les faits, elle n’est pas pour autant unifiée. Les districts de Montréal et de Québec sont administrés séparément. La division de Québec a la réputation d’être mieux administrée et moins impliquée dans les manœuvres électorales.

Au cours des années 1950, le gouvernement provincial et la Sûreté sont fort critiqués par l’opinion publique.

On parle alors de la « Police à Duplessis ». Les adversaires du régime dénoncent les interventions de la Sûreté provinciale au cours de conflits ouvriers – on peut penser à Valleyfield en 1946, Asbestos en 1949, Louiseville en 1952 et Murdochville en 1957 – qui ont marqué l’histoire populaire du Québec.

La prospérité d’après-guerre permet à la Sûreté d’accroître son efficacité, sa présence et ses infrastructures dans tout le Québec.

1960-1980 : la Révolution tranquille et la professionnalisation des services

La mort de Duplessis en 1959 et l’arrivée au pouvoir des libéraux de Jean Lesage en 1960 jettent les bases de ce que le Québec a nommé la Révolution tranquille. Un des projets du nouveau premier ministre est d’ailleurs de transformer la Sûreté de l’époque en la réformant de fond en comble. La décennie 1960 fera vivre à la Sûreté provinciale une véritable révolution qui fera de l’organisation un corps de police professionnel en l’espace d’une décennie. Un ancien officier supérieur de la GRC, Josaphat Brunet, est nommé à la direction de la Sûreté et entreprend une nouvelle transformation de l’organisation. C’est le retour d’un modèle administratif militaire. Les démissions, les mutations et les renvois sont nombreux. C’est l’ère des « chapeaux » à la Sûreté : une quarantaine d’ex-membres de la GRC sont nommés à des postes clés entre 1960 et 1965. C’est aussi à cette époque que les couleurs organisationnelles sont adoptées : un nouvel uniforme vert de même que des véhicules verts à portières jaunes marquent de façon concrète la rupture avec « l’ancienne police ».

1961 1er contingent

La décennie 1960 fera vivre à la Sûreté provinciale une véritable révolution qui fera de l’organisation un corps de police professionnalisé en l’espace d’une décennie.

Dès 1961, la gestion est désormais centralisée, mettant
ainsi fin à un modèle administratif vieux de près d’un siècle.

L’état-major et le quartier général sont établis à Montréal et les pouvoirs du directeur sont accrus. Une première école de police permanente est créée pour la Sûreté provinciale. Établie sur la rue Poupart à Montréal, elle offre également ses services de formation professionnels aux corps de police municipaux qui en font la demande. En 1969, l’école sera remplacée par l’Institut de police du Québec, à Nicolet, chapeauté directement par le ministère de la Justice. De nouvelles normes d’embauche sont instaurées et on exige dix années de scolarité pour devenir policier, ce qui représente un standard très élevé pour l’époque. L’arrivée de jeunes recrues formées à la nouvelle école de police, plus scolarisées et plus revendicatrices, bouscule les traditions, mais elle mène à des changements majeurs et à l’adoption d’une nouvelle mentalité. Par ailleurs, un fort mouvement de syndicalisation se dessine partout au sein de l’administration publique. Même chez les policiers, on revendique des améliorations sur plusieurs plans, dont le processus de nomination, les salaires, les horaires et les transferts. Après de longues luttes syndicales, l’Association des policiers provinciaux voit le jour en 1965.

Une première école de police permanente est créée pour la Sûreté provinciale. Établie sur la rue Poupart à Montréal, elle offre également ses services de formation professionnels aux corps de police municipaux qui en font la demande.

L’arrivée de jeunes recrues formées à la nouvelle école de police, plus scolarisées et plus revendicatrices, bouscule les traditions, mais elle mène à des changements majeurs et à l’adoption d’une nouvelle mentalité.

Au Québec, les années 1960 et le début des années 1970 se caractérisent par une agitation sociale et criminelle importante.

Le crime organisé, la défense de la langue française, le nationalisme québécois et les manifestations qui y sont associées de même que les grèves vont mobiliser grandement le personnel policier. Par exemple, la Sûreté du Québec joue un rôle important dans les enquêtes  contre la mafia montréalaise, de même que lors de l’émeute de la Murray Hill en 1968 ou durant la Crise d’octobre en 1970.

Les libéraux, de retour au pouvoir en 1970, mettent en œuvre les réformes recommandées par le rapport Ducharme, publié en 1968.

L’administration au Grand Quartier général de Montréal est restructurée et elle s’articule autour de cinq grandes directions sous le contrôle de directeurs adjoints. Des techniciens et des professionnels civils sont embauchés. Le découpage régional est revu et huit districts sont créés en trois ans, soit ceux du Bas-Saint-Laurent et de l’Estrie en 1970 ainsi que ceux de Montréal, de la Mauricie, de l’Outaouais, de l’Abitibi-Témiscamingue–Nouveau-Québec, du Saguenay– Lac-Saint-Jean et de Québec en 1973. Six ans plus tard, en 1979, un neuvième district voit le jour, celui de la Côte-Nord. À la fin de cette restructuration, la Sûreté compte tout près de 5000 employés. Signe d’un changement de mentalité, une première policière, Nicole Juteau, est embauchée en 1975. Elle ouvrira la voie au recrutement d’autres femmes dans tous les corps policiers québécois.

Signe d’un changement de mentalité, une première policière, Nicole Juteau, est embauchée en 1975. Elle ouvrira la voie au recrutement d’autres femmes dans tous les corps policiers québécois.

La décennie 1970 mobilise également fortement l’organisation qui démontre son professionnalisme dans plusieurs domaines.

Les braquages de banques sont nombreux dans le Québec de l’époque; par exemple, l’affaire Richard Blass, dans laquelle la Sûreté jouera un rôle important, défraie les manchettes. La Sûreté participe aussi activement à la Commission d’enquête sur le crime organisé (CECO) à partir de 1972. Au cours des Jeux olympiques de 1976, les policiers de la Sûreté sont également présents en grand nombre pour assurer la sécurité. Un premier groupe tactique d’intervention de la Sûreté va d’ailleurs voir le jour à l’occasion de ces mêmes Jeux, puis il sera établi sur une base permanente en 1981.

La décennie 1970 mobilise également fortement l’organisation qui démontre son professionnalisme dans plusieurs domaines.

1980-2000 : une Sûreté en transition

Les années 80 annoncent une longue période d’austérité. La conjoncture économique difficile impose à la Sûreté de sévères mesures de rationalisation ainsi que des compressions budgétaires et des suppressions de postes. L’embauche cesse de 1981 à 1987. Certaines tâches et mandats sont revus. Le Service des relations communautaires est créé durant cette période. Jacques Beaudoin, nommé directeur en 1974, quitte son poste en 1988, après 14 ans de directorat axé sur la professionnalisation des services. C’est aussi pendant son mandat que des activités protocolaires sont amorcées et que l’emblème et la devise actuels ainsi que les bâtons de commandement sont créés. De grands événements tels que la visite du pape Jean-Paul II en 1984 ou encore l’incendie des BPC à Saint-Basile-le-Grand en 1988 sollicitent l’expertise diversifiée de la Sûreté.

Dans les années 1980, de grands événements tels que la visite du pape Jean-Paul II en 1984 ou encore l’incendie des BPC à Saint-Basile-le-Grand en 1988 sollicitent l’expertise diversifiée de la Sûreté.

La fin du siècle s’amorce sous le signe de la turbulence.

Les années 1990 sont une période difficile qui va en effet marquer l’histoire de la Sûreté. À l’été 1990, la crise d’Oka mobilise une part importante des effectifs et mène ensuite au rapport Gilbert rendu public en 1995. En 1996, l’affaire Matticks donne lieu à la commission d’enquête Poitras et à la publication de nombreuses recommandations contenues dans un volumineux rapport. S’amorcent dès lors des refontes majeures sous la gouvernance successive de trois directeurs généraux dont deux hauts fonctionnaires civils, messieurs Guy Coulombe et Florent Gagné. Des mandats sont revus et la mission, la vision et les valeurs de la Sûreté sont adoptées.

C’est à la fin du 20e siècle que les mandats de la Sûreté sont revus et que l’organisation adopte la mission, la vision et les valeurs qu’on lui connaît.

Les années 90 sont aussi marquées par la refonte des services de base.

L’introduction progressive, par les gouvernements libéral et péquiste, de la facturation des services de la Sûreté aux municipalités amène la création de la Division des relations avec les municipalités. L’établissement de contrats de service avec les MRC et la mise sur pied des comités de sécurité publique renforcent le partenariat entre les municipalités et la Sûreté. C’est durant cette période que les postes sont renommés en fonction des MRC où les services sont offerts. En 1998, un dixième district, celui de la Montérégie, est créé. Le district de Montréal devient le district de Montréal-Laval-Laurentides-Lanaudière. La fin de la décennie et le début du nouveau millénaire sont aussi marqués par des événements importants qui sollicitent diverses ressources de la Sûreté. On n’a qu’à penser à la guerre des motards et aux opérations de l’escouade Carcajou dès 1995, au déluge du Saguenay en 1996 ou même à la crise du verglas en 1998.

La fin de la décennie et le début du nouveau millénaire sont marqués par des événements importants qui sollicitent diverses ressources de la Sûreté, tels que la guerre des motards et les opérations de l’escouade Carcajou dès 1995, le déluge du Saguenay en 1996 et la crise du verglas en 1998.

2000-2020 : un corps de police prêt pour le XXIe siècle

Le début des années 2000 présente une Sûreté du Québec modernisée et bien au fait des réalités et des besoins de son époque. L’adoption de la Loi concernant l’organisation des services policiers en juin 2001 mène à l’intégration d’une cinquantaine de corps de police municipaux. Une importante structure de logistique et d’accueil des nouveaux membres se met en place, et le bilan en indique la réussite. La Sûreté entre en force dans le XXIe siècle avec deux opérations d’envergure. À Québec, en avril 2001, le Sommet des Amériques donne lieu à d’importantes manifestations et à une des plus importantes opérations de maintien et de rétablissement de l’ordre de la Sûreté. La même année, l’arrestation de plus d'une centaine d'individus dans le cadre de l’opération Printemps 2001 démontre l’expertise de l’organisation dans le domaine des enquêtes criminelles, notamment dans la lutte aux motards criminalisés.

Avec plus d’une centaine d’arrestations lors de l’opération Printemps 2001, l’organisation démontre son expertise dans le domaine des enquêtes criminelles, notamment dans la lutte aux motards criminalisés.

Compte tenu de la nécessité de s’adapter aux enjeux de sécurité publique propres au XXIe siècle, la Sûreté réalise des changements notables à la fin des années 2000 et aux débuts de la décennie 2010.

La transformation organisationnelle est alors mise en branle et des restructurations d’envergure sont rondement menées dès 2009. Les responsabilités dans les secteurs des enquêtes et de l’administration sont réévaluées et une réforme des façons de faire de la Grande fonction de l’administration s’enclenche. De plus, une déconcentration de certaines ressources ou expertises vers les régions s’amorce, visant ainsi à renforcer l’offre de services de la Sûreté du Québec auprès des villes ou des municipalités régionales de comté (MRC) qu’elle dessert, de même qu’auprès de ses partenaires policiers municipaux et autochtones.

Plusieurs opérations policières majeures menées au cours de la seconde moitié des années 2000 mettent la Sûreté du Québec au premier plan, par exemple le Sommet de Montebello en 2007 ou la relance de la participation des policiers de la Sûreté aux opérations de paix de l’ONU en Haïti à partir de 2004.

Par ailleurs, l’opération SharQc, menée en 2009, confirme à nouveau l’expertise acquise depuis plusieurs décennies par la Sûreté du Québec en matière de lutte contre les groupes de motards criminalisés.

Les années 2010 voient également les enjeux liés à la lutte contre la criminalité évoluer.

Par exemple, la lutte contre la corruption et la collusion prend rapidement de l’importance au Québec : citons notamment la création du Service des enquêtes sur la corruption (escouade Marteau) et de l’Unité permanente anticorruption (UPAC) en 2011 qui ont mené d’importantes opérations depuis.

Au 10 septembre 2020, la Sûreté compte près de 5711 policiers et 2259 civils. En octobre 2014, M. Martin Prud’homme est nommé directeur général. En décembre 2019, Mme Johanne Beausoleil est nommée directrice générale par intérim et devient la première femme à occuper ce poste à la Sûreté.

Après 150 années d’histoire, les actions sont toujours guidées par ces valeurs :

Service, Professionnalisme, Respect et Intégrité.

Les dirigeants de la Sûreté du Québec depuis 1870

Depuis 1870, les dirigeants de la Sûreté du Québec orientent les actions des policières et les policiers de l’organisation. À la tête du plus grand corps policier de la province, la tâche n’est pas mince, mais c’est avec intégrité, respect et professionnalisme que ces hommes mènent leurs troupes.

Juge Pierre-Antoine Doucet (1870-1877)

Commissaire de la Police provinciale de Québec, Québec

Âgé de 55 ans au moment de sa nomination, monsieur Doucet demeure en poste durant sept ans. Il est greffier de la paix à Québec et membre du Bureau de police de la Ville de Québec avant de cumuler les fonctions de commissaire et de juge des Sessions de la paix. Les surintendants Ludger-Napoléon Voyer et Henry Heigham sont ses adjoints. Il meurt en 1878.

Lieutenant-colonel Jean-Baptiste Amyot (1877-1878)

Commissaire de la Police provinciale de Québec, Québec

Monsieur Amyot, qui est aussi avocat, assume la fonction durant un an. Il est alors âgé de 34 ans. Au cours de sa carrière, il dirige de 1870 à 1871, à titre d’officier de milice, une compagnie de miliciens lors de l’expédition de la rivière Rouge au Manitoba. Il est assisté du surintendant Émile Bureau. Il décède à Québec en 1913. Il est alors adjoint au shérif du district judiciaire de Québec.

La Police provinciale ayant été temporairement abolie en 1878, ceci explique qu’il n’y ait pas de directeur de 1878 à 1880.

Juge Alexandre Chauveau (1880-1899)

Commissaire de la Police provinciale de Québec, Québec

Âgé de 33 ans lors de sa nomination, monsieur Chauveau demeure en poste durant près de 19 ans. Il est en même temps juge des Sessions de la paix et, précédemment, avocat (1868), politicien (1872) et ministre (1870). Les sergents Édouard Harpe et Michael Burke le secondent. Le 7 mars 1916, il meurt à l’âge de 69 ans.

Augustin McCarthy (1902-1932)

Chef de la Police provinciale de 1902 à 1922 et chef de la Sûreté provinciale à Québec de 1922 à 1932 – direction conjointe

Nommé à l’âge de 45 ans, monsieur McCarthy demeure chef durant près de 30 ans. Il entre comme constable de la Police provinciale de Québec en 1888 et devient sergent en 1899. Il est l’un des collaborateurs du chef des détectives provinciaux à Montréal, Peter Kenneth McCaskill. À compter de 1922, il partage ses fonctions de chef avec son homologue de Montréal, Dieudonné Daniel Lorrain. En 1931, alors en préretraite, il est assisté à Québec par un sous-chef, Léon Lambert. Il décède le 4 mars 1932, à l’âge de 75 ans.

Dieudonné Daniel Lorrain (1922-1928)

Chef de la Sûreté provinciale à Montréal, direction conjointe

Âgé de 51 ans lors de sa nomination, monsieur Lorrain quitte son poste près de six ans plus tard. De 1917 à 1922, il dirige le Bureau des détectives provinciaux à Montréal, en remplacement de Peter Kenneth McCaskill. Il partage sa fonction avec son collègue Augustin McCarthy à Québec. Il meurt le 30 septembre 1952 à l’âge de 81 ans.

Me Maurice-Charles Lalonde (1929-1936)

Chef de la Sûreté provinciale, Montréal — direction conjointe jusqu’en 1932

Nommé à l’âge de 34 ans, monsieur Lalonde, un avocat de formation, demeure en fonction durant plus de sept ans. Il est assisté de Léon Lambert à Québec et de Louis-Jean Jargailles à Montréal comme chef des détectives. Au cours de sa carrière, il fut également officier de milice. En 1973, il meurt à Saint-Vincent-de-Paul (Laval) à l’âge de 79 ans.

Me Philippe Aubé (1936-1937)

Chef de la Sûreté provinciale, Montréal

Âgé de 39 ans lors de sa nomination à titre temporaire, monsieur Aubé, un avocat de formation, demeure en poste durant un an. Il est secondé par Léon Lambert à Québec. Il est nommé juge de la Cour du bien-être social en 1957. Le 26 juillet 1961, il décède à l’âge de 64 ans.

Lieutenant-colonel Philippe-Auguste Piuze (1937-1940)

Commissaire de la Sûreté provinciale du Québec, Montréal

Nommé à 48 ans, monsieur Piuze assume cette fonction durant un peu plus de deux ans. Militaire de carrière, il occupe aussi des postes importants dans les pénitenciers et les prisons. Il est assisté de Léon Lambert, commissaire adjoint, et de Me Redmond Roche, surintendant à Montréal. Il meurt à l’âge de 78 ans, le 8 septembre 1967.

Me Marcel Gaboury (1940-1944)

Directeur de la Sûreté provinciale du Québec, Montréal

Nommé à l’âge de 39 ans, monsieur Gaboury, un avocat de formation, reste en poste durant quatre ans et demi. Il est secondé par le directeur adjoint Léon Lambert, à Québec et les directeurs adjoints suppléants Louis-Jean Jargailles à Montréal et Me Bernard Sarrazin, à Québec. Ce dernier est remplacé par Henri Charland en 1942. Nommé juge en 1961, il prend sa retraite deux décennies plus tard. Il décède le 3 novembre 1993 à l’âge de 93 ans.

Me Joseph-Paul Lamarche (1944-1950)

Directeur de la Sûreté provinciale du Québec, Montréal

Âgé de 59 ans lors de sa nomination, monsieur Lamarche, avocat de formation, reste en poste durant plus de six ans. Il est assisté par les directeurs adjoints suppléants Hilaire Beauregard, à Montréal et Henri Charland, à Québec. Alors qu’il est en fonction, il décède le 20 décembre 1950 à l’âge de 65 ans.

De 1951 à 1954, le poste de directeur demeure vacant. Hilaire Beauregard dirige à Montréal et Léon Lambert, à Québec.

Hilaire Beauregard (1954-1960)

Directeur de la Sûreté provinciale du Québec, Montréal

Nommé à l’âge de 51 ans, monsieur Beauregard demeure en fonction durant cinq ans et demi. Pendant quatre ans, soit de 1951 à 1954, il assume l’intérim comme directeur de la division de Montréal. Policier de carrière à la Sûreté, il est aussi propriétaire d’entreprises. Entré à la Sûreté en 1936 comme détective, il gravit les échelons rapidement, jusqu’en 1940. Après une absence de 5 ans, il revient à la Sûreté en 1945 comme directeur adjoint suppléant à Montréal. Il est assisté de Léon Lambert, directeur adjoint à Québec et de Léopold Trottier, directeur adjoint suppléant à Montréal de 1956 à 1960. Il décède à l’âge de 67 ans, le 27 juillet 1970.

Josaphat Brunet (1960-1965)

Directeur général de la Sûreté provinciale du Québec, Montréal

Nommé à l’âge de 58 ans, en août 1960, monsieur Brunet assume le poste durant un peu plus de cinq ans. Il est secondé par le directeur général adjoint Léopold Trottier à Montréal et par les directeurs adjoints Jean-Paul Dessureau, à Montréal et Lucien Descent, à Québec. Policier retraité de la Gendarmerie royale du Canada, il devient chef de la sécurité à la Banque canadienne nationale, avant d’être nommé à la Sûreté, en août 1960. Il décède le 6 juillet 1974 à l’âge de 71 ans.

J.-Adrien Robert (1965-1968)

Directeur général de la Sûreté provinciale du Québec, Montréal

Âgé de 59 ans lors de sa nomination, monsieur Robert reste en poste pendant trois ans. Il est assisté par les directeurs généraux adjoints Roméo Courtemanche, de 1966 à 1968 et Maurice St-Pierre, en 1968 ainsi que par les assistants directeurs Jean-Paul Dessureau à Montréal et Lucien Descent, à Québec. Policier de carrière, il est d’abord constable à la Sûreté en 1930 puis détective en 1934. Il quitte en 1936. Il occupe le poste de chef de la police municipale de Hull pendant 25 ans, puis celui de directeur de la police de Montréal de 1961 à 1965. Il décède à l’âge de 63 ans le 26 mai 1970.

Maurice St-Pierre (1969-1973)

Directeur général de la Sûreté du Québec, Montréal

Nommé à l’âge de 49 ans, monsieur St-Pierre demeure en poste durant près de cinq ans. Policier de carrière, il fait partie de la Police de Montréal à compter de 1941 (constable), jusqu’en 1968 (directeur adjoint). Il entre à la Sûreté du Québec en octobre 1968 comme directeur général adjoint, pour être nommé directeur général, le 1er janvier 1969.

Paul-A. Benoît (1973-1974)

Directeur général de la Sûreté du Québec, Montréal

Âgé de 53 ans lors de sa nomination, monsieur Benoît occupe le poste pendant un peu plus d’un an. Policier à la Sûreté du Québec depuis janvier 1943, il accède successivement aux fonctions supérieures et à partir de 1971, devient directeur général adjoint aux opérations, puis directeur général, le 16 juillet 1973. Il prend sa retraite de la Sûreté du Québec en octobre 1974, après 32 ans de service, et devient sous-ministre associé au ministère de la Justice. Il est responsable de la Direction générale de la sécurité publique jusqu’en décembre 1979, moment où il prend sa retraite. Il décède à Longueuil le 24 mars 1984 à l’âge de 63 ans.

Jacques Beaudoin (1974-1988)

Directeur général de la Sûreté du Québec, Montréal

Nommé directeur général en octobre 1974 à l’âge de 39 ans, monsieur Beaudoin reste en poste pendant 14 ans, le plus long directorat de l’histoire de la Sûreté contemporaine. Policier de carrière à la Sûreté du Québec, il entre comme gendarme en 1958 et occupe diverses fonctions policières à Québec, Sept-Îles et en Gaspésie. Il est ensuite instructeur à l’Institut de police du Québec, puis responsable du Service de la formation et du perfectionnement, qu’il contribue à mettre sur pied. Il est nommé directeur général adjoint en 1973. Il prend sa retraite en octobre 1988 et occupe le poste de sous-ministre au ministère de la Sécurité publique jusqu’en novembre 1991.

Robert Lavigne (1988-1995)

Directeur général de la Sûreté du Québec, Montréal

Âgé de 46 ans lors de sa nomination en 1988, monsieur Lavigne occupe la fonction de directeur général pendant sept ans. Il entreprend sa carrière de policier à la Sûreté du Québec en 1962. C’est l’Abitibi-Témiscamingue qui l’accueille pendant une quinzaine d’années. À partir de 1977, il est successivement conseiller en police autochtone, commandant adjoint au district de l’Abitibi-Témiscamingue et du Nouveau-Québec, commandant au district de l’Outaouais, responsable du Service de l’emploi et du placement à Montréal et responsable du Service des mesures d’urgence. En 1986, il est promu directeur général adjoint à la Surveillance du territoire, puis en 1987, adjoint exécutif du directeur général.

Serge Barbeau (1995-1998)

Directeur général de la Sûreté du Québec, Montréal

Nommé directeur général en janvier 1995 à l’âge de 46 ans, monsieur Barbeau occupe cette fonction durant un peu plus d’un an. Il débute sa carrière comme patrouilleur au poste de Campbell’s Bay dans l’Outaouais en 1967. Il devient enquêteur en 1969 et occupe les mêmes fonctions entre 1971 et 1973 au poste de Sainte-Julie. Il est ensuite nommé adjoint au responsable du poste de l’Assomption en 1972. Il dirige les postes de Fort-Georges et de Campbell’s Bay. Il agit à titre d’officier des ressources humaines dans le district de l’Outaouais. Il est ensuite nommé commandant adjoint du district de l’Abitibi-Témiscamingue et du Nouveau-Québec, avant d’assumer le commandement de l’Unité d’urgence du district de Montréal. Nommé directeur des relations communautaires en 1987, il assume cette fonction jusqu’à sa retraite en avril 1994. Avant son retour, le 16 janvier 1995, à titre de directeur général, il enseigne au collégial et fonde une entreprise de consultation en gestion policière et en sécurité publique. M. Barbeau est titulaire d’une maîtrise de l’École nationale d’administration publique et fut le premier directeur général à détenir une formation universitaire de ce niveau. Il cesse d’occuper ses fonctions le 18 octobre 1996 pendant que se tient la Commission d’enquête chargée de faire enquête sur la Sûreté du Québec, présidée par le Juge Lawrence Poitras. À son départ définitif le 13 mai 1998, il est nommé membre et vice-président de la Commission québécoise des libérations conditionnelles. Par la suite, il retourne à la consultation et à l’enseignement.

Guy Coulombe (1998)

Directeur général de la Sûreté du Québec, Montréal

Sociologue de formation et gestionnaire, Monsieur Coulombe, fonctionnaire de carrière et dirigeant d’entreprises québécoises publiques et privées dirige la Sûreté du Québec pendant deux ans. Il est successivement secrétaire général du gouvernement du Québec (1975), président directeur général de la Société générale de financement (1978) puis d’Hydro-Québec (1982) et président de la papetière Consolidated Bathurst (1988). Le 20 novembre 1996, âgé de 60 ans, il prend la direction de la Sûreté du Québec, de façon intérimaire puis est confirmé dans son poste de directeur général le l3 mai 1998, fonction qu’il occupe jusqu’en novembre. Par la suite, il devient directeur général de la Ville de Montréal (1999) et ensuite présidera une Commission gouvernementale sur les forêts publiques du Québec (2003).

Florent Gagné (1998-2003)

Directeur général de la Sûreté du Québec, Montréal

Sociologue de formation, monsieur Gagné est sous-ministre de la Sécurité publique du Québec depuis 1994 lorsqu’il prend la direction de la Sûreté du Québec le 5 novembre 1998, à l’âge de 53 ans. Il demeure en poste durant cinq ans. Auparavant, il est sous-ministre des Affaires municipales (Québec) à partir de 1989 où il était sous-ministre adjoint depuis 1983. Il a commencé sa carrière comme fonctionnaire fédéral et est entré dans la fonction publique du Québec en 1973. Il demeure directeur général de la Sûreté du Québec jusqu’en juin 2003 et poursuit sa carrière au gouvernement du Québec où il est nommé sous-ministre des Transports le 6 octobre 2003.

Normand Proulx (2003-2008)

Directeur général de la Sûreté du Québec, Montréal

Policier de carrière, monsieur Proulx est entré à la Sûreté en 1973. Nommé caporal en 1985, il devient sergent en 1986 et dirige le poste de La Sarre. Promu lieutenant, il assume la direction de la protection des personnalités en 1988. En 1992, il est nommé capitaine et il est responsable de la planification des opérations en sécurité routière, puis chef du Service des relations avec les municipalités à Montréal. Promu inspecteur en 1993, il dirige le Bureau de la Surveillance du territoire du district de Montréal. En 1995, il obtient le grade d’inspecteur-chef et est nommé commandant de ce district. En 1996, il est nommé directeur général adjoint de la Grande fonction du développement et des affaires institutionnelles. Il est promu directeur général le 25 juin 2003. Il a acquis une formation en administration et en comptabilité à l’Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue ainsi qu’à l’École des hautes études commerciales de l’Université de Montréal. Il est diplômé en gestion supérieure du Centre international de recherches et d’études en management affilié à l’École des hautes études commerciales. Il est directeur général de la Sûreté du Québec jusqu’en juillet 2008.

Richard Deschesnes (2008-2012)

Directeur général de la Sûreté du Québec, Montréal

Policier à la Sûreté du Québec depuis 1980, monsieur Deschesnes occupe la fonction de directeur général depuis le 1er juillet 2008. Au cours de sa carrière, il a occupé diverses fonctions dont celles d’agent patrouilleur au poste de l’Étape, adjoint opérationnel, chef d’équipe et enquêteur au poste de Notre-Dame-du-Lac. En 1989, il devient directeur du poste de Havre-Saint-Pierre. Promu lieutenant en 1992, il est adjoint au responsable du Bureau de la surveillance du territoire, dans le district de l’Abitibi-Témiscamingue et du Nouveau-Québec. En 1995, il devient officier spécialiste en sécurité publique. Il obtient ses grades de capitaine et d’inspecteur alors qu’il est commandant de l’Unité d’urgence de la région est, de 1996 à 1998. En 2000, il est nommé coordonnateur de l’opération de sécurité du Sommet des Amériques pour l’ensemble de la Sûreté. Par la suite, il devient conseiller à la Direction des enquêtes sur les crimes majeurs. Il est promu inspecteur-chef en 2002 et il occupe la fonction de directeur de l’Emploi et du placement. Au cours de la même année, il devient directeur du Soutien à la gendarmerie. En 2003, il est nommé directeur général adjoint de la Grande fonction de l’administration. Dans l’exercice de ses fonctions, il représente la Sûreté du Québec auprès de diverses instances, dont les élus municipaux, les responsables des ministères et organismes ainsi que les différents partenaires provinciaux et nationaux, en plus de maintenir des relations professionnelles avec les divers syndicats. Il a acquis une formation en administration des affaires (MBA) de l’Université de Laval. Il est directeur général de la Sûreté du Québec jusqu’en octobre 2012.

Mario Laprise (2012-2014)

Directeur général de la Sûreté du Québec, Montréal

Mario Laprise a d’abord été policier à la Sûreté du Québec pendant près de 26 ans, soit de 1979 à 2005. Au cours de ces années, il a exercé différentes fonctions de patrouilleur, d’enquêteur et d’officier. Il a, entre autres, été capitaine responsable de l’escouade Carcajou (1996-1998) et responsable du Service des enquêtes sur les projets conjoints (1998-2005), à titre d’inspecteur. À cet égard, il a été coordonnateur provincial de la lutte au crime organisé et a contribué à l’implantation de sept escouades régionales mixtes, symboles de partenariats policiers. Il a de plus été un acteur-clé de la coordination de l’opération policière connue sous l’appellation de « Printemps 2001 ».

Approché par Hydro-Québec en 2005, M. Laprise a accepté de relever les nouveaux défis qu’on lui a présentés et de prendre en charge de la Direction de la sécurité industrielle, et ce, jusqu’à son retour à la Sûreté du Québec en tant que directeur général. Il s’est alors démarqué par sa vision stratégique du concept de sécurité de l’entreprise. Au cours de ces années, il a aussi réalisé des études de maîtrise en administration publique dans le domaine de la gestion, de même que des études diversifiées en fonction de spécialités policières recherchées.

Monsieur Mario Laprise a été le directeur général de la Sûreté du Québec d’octobre 2012 à août 2014.

Martin Prud’homme (2014-2021)

Directeur général de la Sûreté du Québec, Montréal

Martin Prud’homme a d’abord été policier à la Sûreté du Québec pendant 21 ans, soit de 1988 à 2009. Il débute sa carrière en 1988 comme patrouilleur sur le réseau autoroutier de Montréal, puis devient en 1992 agent d’infiltration auprès de groupes criminalisés des régions de Montréal, Québec, Hull et Chicoutimi. En 1993, il joint les rangs de l’Escouade du crime organisé comme enquêteur. L’année suivante, il intègre l’Escouade de la répression du banditisme pour devenir, en 1995, caporal et responsable d’équipe au poste de Montréal-Métro. En 1998, il revient aux enquêtes comme responsable d’équipe au sein de l’Escouade du crime organisé – région Nord. L’année suivante, il dirige, à titre de sergent responsable, une équipe d’enquêteurs de l’Unité des crimes contre la personne. En 2000, il accède au grade de capitaine et occupe pendant deux ans le poste de spécialiste en mesures d’urgence, avant de devenir adjoint au responsable du Service des enquêtes sur les crimes contre la personne. Au cours de l’année 2004, il est nommé chef de ce service avec le grade d’inspecteur. À ce titre, il supervise et coordonne l’ensemble des dossiers d’homicides pour la Sûreté du Québec, en plus d’autoriser et de coordonner les opérations majeures.

C’est en juillet 2009, à l’âge de 40 ans, que monsieur Prud’homme devient le premier policier actif à accéder au poste de sous-ministre associé aux Affaires policières, au sein du ministère de la Sécurité publique. Il a alors comme mandat de conseiller le ministre sur l’organisation policière, la sécurité publique et privée, la prévention de la criminalité, la lutte contre le crime organisé et le terrorisme ainsi que la sécurité de l’État. En mars 2011, il est nommé sous-ministre du ministère de la Sécurité publique, poste qu’il occupera jusqu’en 2014. Il est alors responsable des orientations, objectifs stratégiques et politiques générales du ministère, tout en assurant la promotion et la saine gestion des organisations policières au Québec.

Nommé directeur général de la Sûreté du Québec le 27 octobre 2014, monsieur Martin Prud’homme occupe ce poste jusqu’en août 2021.

En termes d’études et de formation, monsieur Prud’homme a obtenu son diplôme d’études collégiales en techniques policières au collège Ahuntsic et a complété sa formation policière de base à l’École nationale de police du Québec. En 2002, il termine un certificat en gestion de bureau d’enquête à l’Université du Québec à Trois-Rivières. Il possède également une scolarité de 2e cycle en gestion de l’École nationale d’administration publique.

Johanne Beausoleil (2022-)

Directrice générale de la Sûreté du Québec, Montréal

Gestionnaire de carrière, madame Johanne Beausoleil commence son cursus professionnel au sein des forces de l’ordre comme surveillante de femmes contrevenantes à la Sûreté du Québec en 1988, fonction qu’elle occupe jusqu’en 1990.

En 1989, elle devient agente des services correctionnels et chef intérimaire de l’Établissement de détention Maison Tanguay à Montréal. Après huit années dans cette maison de détention, elle accepte un poste de chef d’unité à l’Établissement de détention de St-Jérôme. Deux années plus tard, en 1999, elle devient directrice des services de détention de l’Établissement de détention de Hull.

Au courant des années 2000, elle continue son ascension dans le milieu carcéral en devenant directrice des services à la clientèle à l’Établissement de détention de St-Jérôme (2003) ainsi que directrice des services correctionnels de l’Outaouais (2005).

Après quatre années en Outaouais, elle poursuit sa progression professionnelle au sein de la Direction générale des services correctionnels en acceptant successivement les postes de directrice de la sécurité (2007) et de directrice générale adjointe aux programmes et à la sécurité (2009).

En juin 2011, elle prend la gouverne de la Direction générale des services correctionnels de façon intérimaire, puis est confirmée dans son poste de sous-ministre associée le 8 décembre 2011, fonction qu’elle occupe jusqu’en 2015.

Affectée auprès du directeur général de la Sûreté du Québec en 2015, madame Beausoleil prend le poste de vérificatrice et chapeaute la toute nouvelle Direction de la vérification du corps de police provinciale. Elle a pour mandat d’assurer la saine gestion des ressources financières, matérielles, humaines et informationnelles de la Sûreté du Québec. À l’été 2019, elle quitte la Sûreté du Québec et accepte le poste de chef du Bureau de la vérification et de l’évaluation au Service de police de la Ville de Montréal.

Nommée directrice générale adjointe à la Sûreté du Québec, madame Beausoleil prend la direction de l’organisation de façon intérimaire en décembre 2019, puis est confirmée dans son poste de directrice générale le 2 février 2022. Elle devient ainsi la première femme à diriger le corps de police provinciale du Québec et la troisième civile à tenir ce poste depuis l’avènement de la Sûreté du Québec moderne (1960).

Titulaire d’une maîtrise en administration publique de l’École nationale d’administration publique, madame Johanne Beausoleil détient également un certificat en sciences politiques de l’Université de Montréal et des attestations d’études en technique d’entrevues et d’interrogatoires (École nationale de police du Québec), en « Porte-parole des relations avec les médias » (École nationale d’administration publique) ainsi qu’en sciences politiques (Université de Montréal). Elle a également participé au programme de relève de gestion du gouvernement du Québec offert par l’École nationale d’administration publique.