Alors que plusieurs villes, festivals, organismes et organisations célèbrent la diversité de juin à septembre, la Sûreté du Québec se joint au mouvement en vous présentant quelques portraits d’employés fiers d’être issus des communautés lesbiennes, gaies, bisexuelles, transsexuelles, transgenres et queer (LGBTQ).
Ils ont tous un dénominateur commun : un désir d’être authentique au travail, de briser les stéréotypes et d’agir comme modèle positif dans leur entourage pour sensibiliser à l’ouverture, à la diversité et à l’inclusion.
Chantal : être un livre ouvert
Dans les années 90, peu de policiers et de policières étaient ouvertement homosexuels. En quête d’authenticité, cela n’a pas freiné la sergente. Après un an de service, elle faisait son premier coming out au travail.
« En 24 ans, je n’ai jamais vécu d’expériences négatives. Mes collègues et la population ont toujours été très ouverts et inclusifs et je les en remercie » illustre celle qui sera bientôt retraitée. « J’ai eu une très belle carrière sans discrimination. »
« Les policiers sont quotidiennement confrontés à plusieurs diversités et communautés. Notre rôle est de s’adapter au besoin de nos clientèles. En ce sens, l’ouverture à la différence fait partie de nos valeurs organisationnelles », illustre la sergente.
Celle qui a notamment été cinq ans aux relations avec les médias, puis en Gaspésie et en Montérégie, rappelle l’importance de la visibilité LGBTQ. « Plus il y a de personnes qui s’affichent ouvertement, plus ça peut aider les autres à le faire », croit-elle.
Cette diversité permet d’être davantage à l’image des communautés desservies, en plus de paver la voie pour les générations à venir.
Alex : transitionner en milieu de travail
À 22 ans, cet étudiant qui en est à son 2e été au Service des communications vit tout un changement : il n’a pas hésité à vivre sa transition avec ses collègues.
« Dès mon premier contrat, j’ai senti une ouverture de la part de mes collègues. Ma transition avait été annoncée avant mon retour, ce qui a facilité les choses. Ça m’a permis d’être vraiment moi-même, de m’intégrer au groupe et de parler ouvertement de mes changements. Mes gestionnaires m’ont soutenu et ont eu une sensibilité qui m’a fait me sentir en confiance », explique-t-il.
L’étudiant illustre que le simple fait d’avoir accès à des toilettes non genrées ou neutres – comme des toilettes pour personnes à mobilité réduite – ou de demander à une personne trans quel pronom utiliser en cas de doute peut faire une différence.
Avant même de savoir qu’il était un homme trans, Alex était un allié de la communauté LGBTQ. « Ça m’a beaucoup aidé d’entendre des histoires d’autres personnes trans. Je veux être un exemple pour montrer que c’est correct d’être différent et qu’il faut apprendre à se faire confiance et à être soi-même. L’identité de genre ou l’orientation sexuelle d’une personne ne devrait jamais freiner ses rêves », mentionne-t-il.
Enfin, il a eu l’idée, durant le mois national de la fierté gaie, en juin, de publier un bandeau aux couleurs du drapeau arc-en-ciel. La publication a atteint plus de 30 000 internautes, tout en suscitant une vingtaine de partages et de nombreuses réactions. « La Sûreté dessert l’ensemble de la population. Ce bandeau démontre la volonté de l’organisation de comprendre et de connaître ses nombreuses communautés et de faire tomber certains préjugés », croit l’étudiant.
Gabriel : un exemple d’engagement
Gabriel , sergent responsable d’un poste, est ouvertement homosexuel. Et il en fait même une force : « Étant moi-même issu de la diversité, j’ai une sensibilité et une ouverture d’esprit à la différence, qu’elle soit notamment culturelle, religieuse ou encore reliée à l’orientation sexuelle ou l’identité de genre. C’est certain que ça influence positivement mes interventions. »
Autant dans sa vie personnelle que professionnelle, il se fait un devoir d’éduquer et de sensibiliser à l’ouverture, notamment en démystifiant l’homosexualité.
Bénévole engagé pour le Groupe de recherche en intervention social (GRIS) de Montréal, qui poursuit également cette mission, il profite de ses journées de congé pour aller rencontrer les jeunes des écoles secondaires et répondre à leurs questions sur l’homosexualité. Après une soixantaine de classes visitées, il a récemment poussé son engagement à un autre niveau : témoigner de son expérience dans les classes de techniques policières (TP) au cégep.
« Quand j’étais en TP, j’avais un professeur ouvertement homophobe et ça m’a marqué. Cette année, j’ai visité avec un confrère trois classes de futurs policiers; c’était un moment important », souligne le sergent. « Nous sommes tous différents et c’est bien que ces étudiants voient qu’il est possible d’être policier et ouvertement homosexuel en milieu de travail. Que ce soit en intervention policière ou en relation de travail avec d’autres collègues, le message d’ouverture est important. »
Gabriel a également poursuivi ses efforts de visibilité en participant à la marche de la fierté à Montréal, le 19 août dernier, en compagnie des bénévoles du GRIS-Montréal. Pour lui, c’était une occasion d’être visible pour ceux qui n’ont pas cette chance, notamment dans les pays où l’homosexualité est criminalisée. Enfin, il tiendra également un kiosque en tant que bénévole pour le transport de don d’organes à Québec, lors des célébrations de la fierté en septembre.
Geneviève : implanter les meilleures pratiques
La diversité sous toutes ses formes a toujours tenu très à cœur à cette conseillère en communication, elle-même issue de la communauté LGBTQ. En cette période de fin des festivités de la fierté gaie, plusieurs ont eu l’occasion de célébrer dans leur vie personnelle. « J’ai voulu prolonger cette fierté dans mon milieu de travail à l’aide d’un article » illustre Geneviève.
« Si ce texte peut contribuer à ce que d’autres employés se sentent en sécurité d’être eux-mêmes, heureux et épanouis au travail, l’objectif sera atteint. Je crois que c’est le meilleur cadeau que l’on puisse s’offrir à soi-même », ajoute-t-elle.
La conseillère poursuit : « Dès mon arrivée à la Sûreté, j’ai fait le choix d’être ouverte. Aux fameuses questions du type “As-tu un conjoint? “, j’ai rapidement répondu “Non, mais j’ai une conjointe” et tout s’est bien déroulé! Mes collègues ont toujours démontré une grande ouverture et se sont avérés être de véritables alliés. »
Avec le soutien de ses gestionnaires, elle recherchera d’ailleurs les meilleures pratiques internes et externes de diverses organisations policières en matière de diversité et d’inclusion pour les personnes LGBTQ.