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Nautique : des observations incontournables

Date de diffusion : 25 juillet 2025

Allier sécurité et plaisir sur les plans d’eau : c’est la mission des 232 membres nautiques et du coordonnateur en sécurité nautique de la SQ, Nicolas Voyer. En naviguant les lacs et les rivières ainsi que le fleuve Saint-Laurent, ces policiers et policières font plusieurs observations terrain. Voici leurs incontournables.

Intervention auprès d’un plaisancier

Nicolas Voyer, coordonnateur nautique à la Direction de la sécurité des réseaux de transport, est impliqué depuis plusieurs années en matière de prévention nautique et il a toujours un objectif en tête : diminuer le nombre de décès. « Un décès sur l’eau en est un de trop et c’est aussi tragique qu’un décès sur la route. Je souhaite que les gens puissent profiter des plans d’eau en toute sécurité », indique-t-il.

Les activités nautiques sont très populaires au Québec, avec entre autres plus d’un demi-million d’embarcations de plaisance enregistrées et plus de 1,2 million de cartes de compétence délivrées pour opérer une embarcation de plaisance. À cela s’ajoute toutes les personnes qui utilisent les embarcations à propulsion humaine comme le kayak, le canot et la planche à pagaie.

Le sergent Maxime Boudreau, du poste autoroutier de Cartier-Champlain, et l’agent Pier-Luc Lavoie, du poste autoroutier de Candiac, sont deux capitaines de bateau à la SQ. Connexion SQ les a accompagnés avec leur collègue Anthony Smith, également du poste autoroutier de Candiac.

Lorsqu’ils naviguent sur le fleuve, de la région métropolitaine jusqu’à Verchères, ils observent différents comportements.

« De jour comme de soir, il y a toutes sortes d’infractions sur les eaux. Notre saison nautique est déjà bien entamée avec des dossiers de capacités de conduire affaiblies par l’alcool, des dossiers de recels et des assistances à des embarcations en détresse. Ajoutons aussi de la conduite sans la compétence requise ou sans feu de navigation à la noirceur, la possession d’un nombre insuffisant de vestes de flottaison individuelles (VFI) à bord selon le nombre de passagers et la vente de services illégaux (communément appelé charter en anglais), sans compter tout le volet préventif et de sensibilisation », lance Pier-Luc Lavoie.

 

Voici le Top 5 des recommandations

1. Être fashion et sécuritaire, c’est possible

« La technologie a évolué : maintenant, il existe même des vestes de flottaison individuelles (VFI) alternatives et stylisées qui ne nuisent pas au bronzage! Il n’y a pas de raison de ne pas en porter », indique en souriant Nicolas

Trois membres de l’équipe nautique

Voyer.

« On ne le répètera jamais assez. Porter un VFI semble aller de soi, mais c’est pourtant le principal et le plus crucial », rappelle le sergent. En 2024, la SQ a comptabilisé 19 décès sur les plans d’eau qu’elle dessert. Parmi ceux-ci, un peu plus de la moitié impliquait le non-port ou le port inadéquat de la VFI.

« Que ce soit sur une embarcation de plaisance, pour la nage ou même aux abords d’un cours d’eau avec un fort courant, le port de la VFI sauve des vies. L’avoir en votre possession est obligatoire, mais au-delà de l’obligation, il faut voir sa valeur ajoutée et la porter », lance le sergent Nicolas Voyer.

À noter que le propriétaire d’une embarcation peut également être poursuivi lorsqu’une infraction est commise en vertu de la Loi de 2001 sur la marine marchande du Canada. Il est également important de rappeler que les conducteurs de motomarine qui ne portent pas leur VFI sont tenus d’avoir des équipements de sécurité supplémentaires en leur possession.

« De plus en plus de personnes se conforment, mais il y en a encore qui ne portent pas leur VFI. On voit aussi des VFI non conformes, car elles ont des signes visibles de moisissures, déchirures ou qui ne sont pas approuvées par Transports Canada », mentionne l’agent Lavoie.

2. Consommation et navigation ne font pas bon ménage

« La consommation d’alcool ou de drogue sur des embarcations nautiques augmente les risques pour l’ensemble des personnes à bord », partage le coordonnateur.

Sur l’eau, la consommation n’est pas interdite. Toutefois, la vigilance doit primer.

Notons que les effets de cette consommation sont aussi augmentés par les éléments naturels comme le vent, le soleil, la chaleur et l’effet des vagues sur l’embarcation. De plus, en cas d’incident, les conséquences peuvent être plus importantes lorsque la personne impliquée est intoxiquée par l’alcool.

« Le plaisir n’est pas interdit, mais il ne faut pas exagérer. La prudence est de mise sur l’eau comme sur la route », compare le sergent.

Les policiers portent une attention particulière à la consommation d’alcool sur les embarcations nautiques. Ici, une canette alcoolisée visible parmi d’autres sur l’embarcation.

L’agent Pier-Luc Lavoie a réalisé trois dossiers de capacité de conduire affaiblie par l’alcool depuis le début de la saison nautique. « Les gens ne réalisent pas les dangers. Une des personnes interceptées cet été après avoir été éjecté de sa motomarine n’avait la compétence requise, l’interrupteur de mise à l’arrêt n’était pas relié au conducteur et ce dernier était en état d’ébriété. Nous lui avons porté assistance et avons procédé à son arrestation. »

3. Non aux comportements imprudents ou irresponsables

Prévention auprès de plaisanciers

« Sur l’eau, c’est possible d’allier plaisir et responsabilités », insiste Nicolas Voyer.

Le policier voit encore trop souvent des gens qui ont des comportements imprudents sur l’eau. « Certaines manœuvres téméraires ont des impacts sur la sécurité des personnes et des biens, et même sur l’environnement. Par exemple, notons une embarcation à moteur dont la vitesse et les vagues engendrées mettent à risque les plus petites embarcations, les personnes qui se baignent, les quais résidentiels et les berges », illustre-t-il.

Chaque capitaine est responsable des vagues qu’il ou qu’elle génère.

Nicolas Voyer prend un autre exemple populaire : le bow riding. Cette pratique consiste à s’asseoir à des places non-désignées à l’avant du bateau (mais aussi à tout endroit non-prévu dans le bateau) ou à se tenir debout sur la proue (avant) d’un bateau en mouvement. Le bow riding expose les passager(-ère)s à des risques graves pouvant entraîner des blessures sévères, voire la mort.

Pier-Luc Lavoie et Maxime Boudreau sensibilisent de nombreux plaisanciers afin de contrer cette pratique. L’an dernier, une personne est même décédée tragiquement en exerçant le bow riding.

« L’insouciance et la témérité contribuent à des accidents si vite arrivés et pourtant, évitables si facilement. En cas d’accident, il faut se rappeler que la personne capitaine a des responsabilités et qu’elle peut faire face à des conséquences pénales et criminelles ainsi que des poursuites au civil », ajoute M. Voyer.

« Les comportements téméraires et insouciants peuvent même mettre à risque la navigation. Je suis un passionné d’activités nautiques et c’est tellement une belle richesse de pouvoir profiter des plans d’eau au Québec. Il faut en prendre soin pour les générations actuelle et future », explique le coordonnateur.

4. Avoir un coffre à outils bien rempli

« Les chavirements et les chutes par-dessus bord sont les deux premières causes de décès sur les plans d’eau », rappelle Nicolas Voyer.

Il n’est pas question ici d’outils manuels, mais bien d’être outiller pour faire face à l’adversité. Être outillé(e), c’est avoir les compétences et les connaissances nécessaires avant d’aller sur l’eau. C’est aussi avoir une carte de compétence valide, soit l’équivalent d’un permis de conduire pour la route, pour les embarcations à moteur.

Même à bord d’une petite embarcation à moteur, il est obligatoire d’avoir une carte de compétence valide. Ici, le capitaine n’en possédait pas.

Outre l’insouciance et de l’imprudence, la méconnaissance peut avoir de tristes conséquences. Le sergent Voyer explique : « Certaines personnes connaissent mal les règles de stabilité ou de surcharge d’une embarcation. C’est un risque facilement évitable. »

Autre facteur à connaître : les impacts de la météo et des éléments naturels sur la navigation. Le vent, les courants ou l’eau vive ainsi que la visibilité réduite en sont des exemples. Une bonne préparation avant un déplacement sur l’eau est nécessaire pour s’éviter de mauvaises surprises.

5. Conforme ou illégal, telle est la question

« Au Canada, pour demander une rémunération contre un service sur son embarcation personnelle, il faut se conformer à plusieurs règles, sinon, c’est illégal », explique le sergent Voyer.

Ainsi, une personne qui souhaite louer ses embarcations pour la navigation de plaisance ou transporter des passagers contre rémunération doit se conformer à la règlementation.

Par exemple, faire des excursions touristiques comme l’observation des baleines ainsi que des voyages de pêche ou de chasse guidés, réaliser des croisières de fêtes ou des tours privés (comme des anniversaires, des activités corporatives ou l’observation des feux d’artifice) peuvent être illégaux si ce sont des services rendus à bord d’une embarcation de plaisance contre rémunération par des particuliers.

À considérer avant d’exercer cette pratique : l’opérateur ou l’opératrice de l’embarcation et/ou son propriétaire peuvent faire l’objet de poursuites criminelles et/ou civiles si l’un des passagers est blessé ou décède alors qu’une embarcation de plaisance est utilisée à des fins commerciales pour le transport de passagers de manière non conforme.

« Il y a déjà eu des décès à bord d’embarcations réalisant ce type d’activité. Les mesures et les accessoires de sécurité ne sont pas toujours conformes et le personnel n’a souvent pas la formation ni les assurances nécessaires. Ne risquez pas votre vie et informez-vous », conclut Nicolas Voyer.