Dix membres de la Sûreté et une biologiste du Laboratoire de science judiciaire et de médecine légale (LSJML) ont mérité les honneurs pour leurs réalisations lors de la 19e édition du gala des Prix policiers du Québec, qui s’est déroulé le 16 novembre dernier. Ce gala souligne le travail exceptionnel d’équipes ou de membres pour leur contribution à la mission policière.
L’ensemble des récipiendaires lors de la 19e édition du gala des Prix policiers du Québec (absent sur la photo: le sergent Éric Bolduc)
Sauvetage in extremis
Les agents Dave Cusson-Collard, du poste de la MRC du Haut-Saint-François, et Bruno Martin-Dechamplain, du poste de la MRC des Appalaches, ont sauvé une citoyenne en détresse en mars 2016, en assistance à la Régie de police de Memphrémagog et en collaboration avec le poste de la MRC du Granit.
La jeune femme a indiqué vouloir mettre fin à ses jours dans un boisé. La géolocalisation a permis d’établir qu’elle se trouvait dans le secteur de Stratford, où sa famille possède un chalet.
Lorsque l’agent Cusson-Collard entend l’information sur les ondes radio, il est tout près de l’endroit. Il s’y dirige rapidement, tout comme son collègue Martin-Dechamplain. Ils suivent les traces de pas de la voiture jusqu’au boisé. « La décision de prendre cette direction plutôt que d’aller vers le chalet nous a fait gagner plusieurs secondes cruciales. L’échange d’information avec le poste et la sûreté municipale nous a beaucoup aidés. »
« Nous avons couru sur une bonne distance. Lorsque nous avons trouvé la victime, il restait peu de temps avant que la situation ne devienne critique », se rappelle l’agent Cusson-Collard. « Durant l’attente de l’ambulance, son père nous a serrés dans ses bras en nous remerciant. C’était émouvant. »
Incendie dévastateur
Les agents Luc Bourbeau, Keven M. Dufour, Marie-Lou Guy et le sergent Mathieu Paiement ont contribué activement au sauvetage d’une famille prise au piège des flammes lors d’un incendie en février dernier. Les minutes précieuses économisées aux pompiers, grâce à la débrouillardise des premiers agents arrivés sur les lieux, ont fait toute la différence pour une femme, trois enfants et un chien. Les efforts et la solidarité de leurs collègues ont fait le reste.
Trois enfants sauvés des eaux
En mai dernier, trois enfants, âgés de 7, 9 et 10 ans, jouaient sur des roches dans la rivière La Petite Décharge, à Alma. Soudainement, le niveau de l’eau s’est mis à monter rapidement. Alors que la fillette de 9 ans a réussi à sortir de l’eau, les deux autres sont demeurés coincés dans la rivière. À ce moment, les agents Éric Bernard et Éric Boily ont apercçu les deux enfants qui parviennent tant bien que mal à s’accrocher chacun à une pierre pour ne pas être emportés par le courant. Pendant que l’un des agents s’attache à une ligne d’attrape flottante, le second effectue un montage à l’aide d’autres lignes et sécurise solidement le tout.
Pendant quinze longues minutes d’attente, l’agent Bernard a encouragé les enfants et leur a parlé continuellement afin de les calmer, alors qu’il était avec eux dans l’eau. Les pompiers sont arrivés et les ont récupérés.
Les enfants ont été retournés à leur famille sains et saufs, souffrant légèrement d’hypothermie.
(absent sur la photo: le sergent Éric Bolduc)
Cold case résolu après 17 ans
Le travail du sergent Éric Bolduc, du sergent-enquêteur Patrick Leclerc et de Karine Gibson, biologiste judiciaire, a permis de résoudre en juillet dernier le dossier non résolu du meurtre de Rosianna Poucachiche, 17 ans après cette tragédie qui a ébranlé la communauté algonquine de Lac-Rapide.
Le sergent Éric Bolduc estime que la relance d’analyses par le LSJML était le regard nouveau nécessaire à la progression de l’enquête : « C’était l’élément qui nous manquait, car pour ce qui est des témoins, nous étions dans une impasse. Dès que nous avons reçu les analyses du laboratoire, nous savions que nous avions la bonne personne. Il nous restait à identifier le suspect » illustre-t-il.
Les enquêteurs ont rencontré à nouveau toutes les personnes pouvant avoir été en contact avec la victime, à l’époque. Ils ont travaillé étroitement avec les membres de la famille, puis de la communauté, leur permettant de gagner leur confiance, d’obtenir des informations et de faciliter leur déplacement.
Dans ce dossier, la témérité, l’ouverture, l’espoir et la collaboration ont été gage de succès. « La famille de la victime était très satisfaite lorsque nous lui avons annoncé que nous avions arrêté le suspect », se rappelle le sergent Bolduc.