Si l’équipe de sauveteurs de la Division des services spécialisés en mesures d’urgence vient vous porter secours, c’est que vous êtes probablement dans une fâcheuse situation. Que ce soit pour un sauvetage en hauteur, sur paroi rocheuse, en eaux vives, en forêt, en recherche terrestre et même en situation d’avalanche, ces policiers spécialisés sont toujours prêts à intervenir.
Les sauveteurs de la Sûreté du Québec participent annuellement à près de 130 missions de recherches et sauvetage. Pour être prêts à toute éventualité, ils doivent maîtriser plusieurs compétences techniques, physiques et médicales, en plus de manipuler divers équipements, d’où l’importance des formations et mises en pratique, auxquelles ils participent régulièrement. Cet hiver, ils ont participé à un exercice d’intervention auprès d’une victime prise dans les eaux glacées du fleuve Saint-Laurent. Les sauveteurs ont appliqué diverses techniques de cordage, de déplacement et de soins durant la simulation.
Attention: glace mince!
Le sergent coordonnateur de l’équipe rappelle qu’il faut être vigilant avant de s’aventurer sur un cours d’eau glacé. Lorsqu’il y a du courant, ça ne gèlera jamais. C’est donc un secteur à éviter. « Le danger avec la glace, c’est de la transpercer et d’être pris en dessous », illustre le policier. « Sur les eaux calmes, il faut porter une attention particulière aux changements de température et au mode de déplacement avant de s’y risquer. » Par exemple, un minimum de trois pouces de glace est nécessaire pour y marcher. Cette épaisseur s’élève à cinq pouces pour une motoneige ou un véhicule tout terrain et de huit à douze pouces pour un véhicule.
Une technique qui pourrait sauver des vies
Si, malgré toutes les précautions prises, il vous arrivait de tomber en eaux vives glacées ou à devoir secourir une personne dans cette situation, les sauveteurs ont partagé cette règle qui pourrait contribuer à sauver des vies.
C’est la règle du 1-10-1. « La victime a une minute pour reprendre son souffle, car le premier réflexe est de paniquer », explique le responsable. « Ensuite, la personne peut compter sur dix minutes de motricité utile. Elle doit donc analyser la situation le temps que les secours arrivent et si elle nage, elle devrait garder la tête hors de l’eau et privilégier la brasse, qui requiert moins d’énergie. Après une heure, elle pourrait tomber inconsciente pour cause d’hypothermie. »
Le policier rappelle qu’il est important de prendre le pouls sur une durée d’une minute lorsqu’une personne est en hypothermie.
L’importance des formations
Outre la formation de sauvetage sur glace, les policiers ont récemment renouvelé leur certification en milieux avalancheux, au parc national de La Jacques-Cartier. Lors de cette pratique, ils sont intervenus en équipe sur plusieurs scénarios où l’accent était mis sur la sécurité du personnel et la capacité de réaliser un sauvetage autonome lors d’une recherche. Du détecteur de victime d’avalanche en passant par la sonde et la pelle ainsi qu’un appareil spécialisé, les sauveteurs ont testé, manipulé et maîtrisé tous les équipements fournis.
Pour le sergent coordonnateur, l’expertise de la Sûreté fait bonne figure lorsqu’il s’agit de recherche et sauvetage: « Nous sommes 40 policiers de la Sûreté à être formés pour intervenir lors d’avalanches, dont neuf policiers situés à Sainte-Anne-des-Monts, en Gaspésie », lance-t-il fièrement. De même, la formation de sauvetage sur glace est très bien encadrée au Québec et la Sûreté du Québec possède tous les équipements nécessaires pour intervenir dans ce type de missions. Enfin, l’équipe de sauveteurs de l’organisation suivent annuellement une importante formation médicale en matière de médecine et de trauma tactique. Pour ce faire, la Sûreté bénéficie d’un partenariat avec les Forces armées canadiennes, qui lui prêtent des locaux situés à la base militaire de Valcartier pour cette formation interne.