La sergente et enquêteuse Marie-Pier Paquette de la MRC de Coaticook parle avec passion de son expérience et des apprentissages tirés de ses missions de paix. « Le désir de reconstruire, d’aider la population et de faire respecter les droits de la personne m’habite depuis toujours ».
Marie-Pier Paquette a réalisé une première mission d’un an pour le maintien de la paix au Mali, où elle escortait des patrouilles et aidait à ramener un sentiment de sécurité dans la population. Par la suite, elle a effectué trois missions de courte durée au Niger, au Djibouti et au Rwanda dans le cadre de l’Équipe préliminaire d’évaluation stratégique et d’assistance, chapeautée par la Gendarmerie royale du Canada. Son but : aider des femmes policières à passer leurs examens afin de devenir Casques bleus pour l’Organisation des Nations Unies : « Les voir gagner en confiance et réussir à l’international n’a pas de prix. Lorsqu’elles m’envoient des photos, je les vois rayonnantes et fières d’être Casques bleus et ça me comble », dit-elle avec émotion.
Elle se remémore aussi des moments cocasses, comme sa première tempête de sable : « nous étions émerveillées comme des enfants à Noël! Ensuite, il fallait tout nettoyer, car le sable ne fond pas, il s’incruste partout! », raconte la policière.
Changer le cours des choses
Les missions d’enseignement auprès des policières qui souhaitent devenir Casques bleus sont courtes, mais combien fructueuses : « En deux semaines, elles apprennent énormément et repartent avec un bagage précieux. Les femmes doivent passer une évaluation linguistique, un examen écrit et quand cette étape est réussie, elles peuvent aller à l’examen de conduite. Si elles le réussissent, elles vont à l’examen de tir, mais si elles échouent, elles doivent recommencer le processus ».
« Comme Casques bleus, elles transformeront le cours des choses partout à travers le monde en visant à faire respecter les droits de la personne et en protégeant les populations. De plus, ça augmente graduellement le nombre de femmes participant aux opérations de paix à l’international; c’est un des objectifs de ces programmes de l’ONU », explique Marie-Pier Paquette, « Chaque petite action est une promesse pour demain », complète-t-elle.
« C’est gratifiant de voir que nos enseignements contribuent à leur donner confiance en leurs habiletés et ça fait chaud au cœur de savoir qu’elles sont devenues Casques bleus et travaillent dans plusieurs pays pour l’ONU », affirme-t-elle.
Travailler de concert avec les collègues
La collaboration entre les collègues de différents services de police est primordiale : « Le partage de connaissances, même avant le départ dans chacun des pays nous permet de nous accomplir professionnellement. On apprend tous les uns des autres ».
Des outils au service des missions
Marie-Pier Paquette a pu construire son expérience avec des communautés au Québec et se développer comme policière. À Maniwaki, avec les communautés autochtones, et ensuite avec la communauté à Lac-Mégantic, sa région natale : « J’ai vécu la tragédie avec la communauté : c’était comme une zone de guerre, les pertes humaines, le centre-ville détruit… Nous étions là pour les aider à retrouver leurs proches », explique-t-elle.
À la SQ nous sommes reconnus comme une police près de la communauté : « Nous travaillons avec les maires et les conseillers municipaux. Lorsqu’en mission on arrive dans un quartier avec des problèmes de criminalité, on travaille avec les différents groupes, comme on le fait ici. C’est facile pour nous, car c’est quelque chose qu’on applique déjà, et de plus nous sommes habitués de couvrir de vastes territoires ce qui est un atout précieux », illustre-t-elle.
La violence envers les femmes et les enfants
La violence envers les femmes et les enfants est partout à travers le monde, en mission et au Québec : « En tant qu’enquêteuse, je m’occupe de dossiers de violence sexuelle ou conjugale. Nous avons aménagé un local chaleureux pour accueillir les personnes : une petite lampe, une plante, un fauteuil : c’est important qu’elles se sentent en confiance. On est là pour les aider, les rassurer et les sécuriser. J’écoute ce qu’elles ont vécu, je cherche des solutions : je me trouve privilégiée de pouvoir les aider », affirme Marie-Pier Paquette avec cœur.
Se ressourcer au quotidien
« J’adore faire la route quand je me rends au travail avec le soleil qui se lève lorsque tout est calme et endormi. Ça me rend zen, ça part bien la journée. Et le soir, revenir à la maison dans ce bel environnement, c’est aussi un petit moment de bonheur. Profitons de chaque instant, on ne réalise pas comment nous sommes choyés », nous confie cette policière inspirante.
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