La diversité sous toutes ses formes est une force organisationnelle. La Semaine québécoise des rencontres interculturelles (SQRI), qui se déroule du 4 au 10 novembre, est l’occasion par excellence d’encourager le dialogue et de susciter le rapprochement interculturel. Nous vous présentons deux membres fiers de leurs richesses culturelles, de leur parcours et de leur apport à la Sûreté du Québec. Irina et Jean Elie inspirent par leur façon de faire de leurs différences un avantage.
Irina : une question de perceptions
Irina fait partie de ces personnes dont l’enthousiasme, la motivation et le rire sont contagieux. Celle qui est conseillère en gestion des ressources humaines (CGRH) au Service du soutien et du développement carbure aux idées, aux projets stimulants et aux interactions sociales.
Ce n’est pas un hasard si elle travaille en ressources humaines : « J’ai développé un intérêt pour la police dès mon adolescence, ce qui m’a poussée à m’inscrire en techniques policières. Mon côté humain prédominait ; j’ai ainsi fait des études en ressources humaines et en développement organisationnel. J’ai combiné mes deux champs d’intérêt en étant embauchée en ressources humaines à la Sûreté! » explique celle qui a débuté comme étudiante, puis stagiaire avant de faire partie du personnel régulier.
Une de ses forces, c’est sa capacité d’adaptation. Au travail, elle soutient et conseille les gestionnaires en matière de gestion du changement. « Je crois que ça vient de l’ensemble de mon parcours personnel et professionnel », souligne-t-elle. « Je suis d’origine russe, née au Kazakhstan et j’ai grandi à Montréal. Je suis repartie à zéro quand j’étais jeune, je me suis adaptée et intégrée. Ce parcours m’a aussi permis de développer ma compréhension de l’autre et mon empathie, car je suis moi-même différente. »
D’ailleurs, la différence est une force pour la CGRH : « Irina, ce n’est pas un nom courant dans les ressources humaines! Ça me distingue. J’apporte une vision et des perspectives différentes qui poussent les réflexions plus loin. »
« Ma plus grande fierté? Il y en a plusieurs! Avant tout, c’est ce qui m’a été transmis par mes parents et ma culture : l’autonomie, la persévérance, le dépassement de soi et l’engagement. Ensuite, c’est justement d’être différente. Car bien que ça ait aussi son lot de défis, ça fait avancer les choses. Enfin, je suis fière que le russe soit ma langue maternelle. Je le vois comme un avantage. »
« Je suis même inscrite dans la banque des langues connues de la Sûreté, car j’ai un grand intérêt à aider s’il y avait des besoins opérationnels », ajoute Irina.
Pour la CGRH, ce sont l’écoute et l’ouverture aux perceptions et réalités des autres qui renforcent les relations interpersonnelles. « Travailler à la Sûreté, c’est bien plus qu’un travail. C’est bâtir des relations », rappelle-t-elle.
Un partage en vrac :
Un mot : « Spasiba qui veut dire merci en russe. Ça fait partie de ma culture de remercier des gens, c’est perçu comme un signe de bonne éducation. »
Un repas : « Peu importe, tant qu’il y a des patates dans la recette : soupe, patates pilées ou au four, varenyky (mets russe similaire à des raviolis), pirojki ou salade traditionnelle russe Olivier! »
Un lieu : Quelque part dans la nature, peu importe le pays! Quand je pense à ma culture, je pense aux montagnes et aux chevaux en liberté qui font partie de l’héritage culturel et naturel du Kazakhstan. »
Un conseil : « Il y a autant de conseils qu’il y a de points de vue, car tout dépend de la perception. Je recommande d’adopter une posture d’ouverture, qui est essentielle, et de ne pas se limiter à s’entourer uniquement de personnes qui nous ressemblent, car la diversité est une force. »
Jean Élie : un modèle de fierté haïtienne
Être policier a toujours été un rêve d’enfance pour Jean Élie. Lorsqu’il était en Haïti, il savait déjà qu’un jour, il irait rejoindre sa mère au Canada et s’y épanouir. Une fois arrivé au Québec, après différentes barrières, son rêve se concrétise : il découvre le programme de recrutement AEC diversité policière de la Sûreté. Il a tenté sa chance. Depuis maintenant un peu plus de 2 ans, il revêt l’uniforme kaki.
« Je suis très fier d’être un policier d’origine haïtienne. À ma connaissance, je suis le seul en Outaouais! Oui, il y a une place pour les minorités dans la police et je suis fier de les représenter. J’ai même déjà eu des félicitations sur la route de gens qui s’identifiaient à moi; ils étaient fiers d’être représentés dans la police », explique l’agent.
« Je suis fier de mon accent. Ça fait partie de moi : je suis un immigrant haïtien. Je ne suis pas gêné de parler sur les ondes avec mon accent. L’important, c’est de se comprendre. »
Outre le français, l’agent parle aussi créole et espagnol. Lors d’interventions, cet atout lui a été utile : « Je me rappelle un appel où mes collègues avaient intercepté une personne d’origine haïtienne. Dès mon arrivée, la personne s’était calmée. J’ai expliqué la loi en créole, elle a compris notre protocole. Malgré le contexte répressif, elle m’a remercié. Une autre fois, j’ai traduit les droits d’une personne en créole et celle-ci a tout de suite obtempéré. »
« Ma plus grande fierté? C’est de consacrer ma vie au bien-être et à la sécurité de la population canadienne, ma terre d’accueil », illustre le policier.
« J’ai travaillé fort, je n’ai pas abandonné, j’ai trouvé des alliés pour m’aider et je ne me suis pas fixé de limites. Maintenant, je peux dire que j’ai plus que trouvé ma place dans la société et j’encourage tout le monde à trouver la sienne », ajoute Jean Élie.
Un partage en vrac :
Un mot : « Lanmou qui veut dire amour en créole, parce qu’avec l’amour, les conflits peuvent être réglés et la criminalité peut être diminuée. »
Un repas : « Du plantain avec du poulet et une petite salade; c’est moi, ça! »
Un lieu : « Labadie, en Haïti. »
Un conseil : « Mon conseil est surtout pour la jeunesse issue des communautés culturelles. Soyez patient(e)s et trouvez votre place dans la société. Avec un bon cercle d’ami(e)s et une bonne conduite, il n’y a pas de limites à ce que vous pouvez accomplir. »