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Leadership au féminin : qui sont ces 3 modèles ?

Date de diffusion : 8 mars 2022

En cette Journée internationale des droits des femmes, le 8 mars, nous vous présentons trois personnes qui n’ont pas eu peur d’oser, de foncer et de briser des plafonds de verre dans leur milieu respectif. Leur nom est synonyme de leadership au féminin, voici la lieutenante Karine Lacroix, madame Ingrid Beauregard et l’agente Amélie Gagnon.

Karine Lacroix : une fonceuse déterminée

La lieutenante Karine Lacroix amorce sa 28e année comme policière et a une feuille de route bien remplie. Celle qui a déjà été dans la réserve des Forces armées canadiennes et policière-pompière a rejoint l’organisation lors d’une intégration, lui ouvrant ainsi un éventail de possibilités.

Elle a été patrouilleuse à Montmagny, policière intervenante en milieu scolaire à Saint-Joseph-de-Beauce et enquêteuse de poste, pour ensuite migrer vers les unités de crimes majeurs et de crime organisé à Québec, tout en étant mère monoparentale.

La policière se rappellera toujours de sa première nuit de travail. Appelée sur une scène de suicide, elle a géré l’entièreté de l’enquête de A à Z à l’aide de la supervision d’un mentor. Plus tard dans sa carrière, elle a aussi traité un dossier de tentative de meurtre qui a résulté en 14 dossiers d’agressions sexuelles grâce à son minutieux travail.

« Mon intérêt pour le crime organisé a toujours été très fort depuis le début, mais à une certaine époque, je devais concilier famille et travail avant mes objectifs de carrière. Mon oncle était enquêteur; ses anecdotes m’ont donné la piqûre », mentionne la lieutenante.

Karine Lacroix est maintenant responsable par intérim du Service de la lutte contre le proxénétisme. C’est d’ailleurs dans cette fonction qu’elle a accompli sa plus grande réalisation de carrière : mettre sur pied de A à Z un service consacré à la lutte contre le proxénétisme ainsi que trois escouades intégrées de lutte contre le proxénétisme, connues sous l’acronyme EILP. « Ça a été un gros défi, mais surtout, le plus beau que j’ai eu à relever! » Pour elle, le travail d’équipe et la participation des partenaires sont essentiels. Sous sa responsabilité, il y a des membres provenant de 7 corps policiers différents et, prochainement, ce Service comptera plus de 100 ressources.

La lieutenante ajoute : « La lutte contre le proxénétisme a changé ma vie. C’est une mission incroyable. C’est tellement valorisant et important pour moi que les gens soient satisfaits, qu’on change positivement leur vie et que les victimes se sentent en confiance. J’ai un « feeling » chaque fois qu’on arrête un proxénète et j’en ai arrêté des suspects dans ma carrière! »

« Je travaille avec mon cœur, j’aime ça et je suis vraiment motivée. Même après 28 ans, j’ai plus de difficulté à quitter le bureau qu’à me lever pour m’y rendre! » illustre celle qui carbure à la performance et au travail. « Deux de mes traits distinctifs sont ma force de caractère et ma détermination. Mon père m’a toujours dit « Karine, n’arrête jamais de déranger, car le jour où tu ne dérangeras plus, c’est que tu seras devenue comme tous les autres ». J’ai toujours eu des idées; j’aime innover et oser et je ne me suis jamais laissée freiner par des commentaires ou des obstacles. Je pense que c’est de cette façon que j’ai brisé un plafond de verre à ma manière », confie la lieutenante.

Karine Lacroix conclut : « En 1995, j’avais fait la couverture d’un journal local et le titre était Vivre d’un métier d’homme. Ce n’est plus pareil, les choses ont évolué! »

Pour elle, être femme à la Sûreté, c’est… « vraiment plaisant! Je suis fière du travail accompli et il y a encore beaucoup de belles choses à accomplir. Je ne me suis jamais sentie comme une femme dans un milieu d’hommes, sauf lorsqu’on me le rappelait. Mes collègues m’ont toujours traitée comme leur égal. »

Pour elle, être leader, c’est… « une personne qui sait s’entourer d’une équipe diversifiée avec des forces différentes et qui fait une gestion humaine. C’est aussi cibler rapidement les objectifs et ensuite rassembler les gens et les mobiliser pour les atteindre. »

Pour elle, un message à retenir est… « que les gens avec une force de caractère auront toujours leur place et que peu importe son sexe, lorsque l’on veut, on peut. Les seules limites que l’on a sont parfois celles que l’on s’impose. Et à toutes les femmes qui aspirent à un poste, n’arrêtez jamais de foncer. »

 

Ingrid Beauregard : une mobilisatrice innée

Ingrid Beauregard a des étincelles dans les yeux lorsqu’elle parle de ses équipes et de leurs mandats. Celle qui est responsable de la Division des données biométriques au Service de la criminalistique s’est rapidement démarquée au sein de l’organisation, mais aussi au sein de l’ensemble des cadres civils de la fonction publique. Elle a notamment reçu le Prix Relève d’excellence de l’Institut d’administration publique du Québec (IAPQ) en 2021.

Celle qui en est à sa 13e année à la Sûreté occupe maintenant une fonction névralgique et est la seule responsable civile de division au sein de la Grande fonction des enquêtes criminelles. Elle et ses équipes travaillent entre autres à trouver les meilleurs outils et de nouvelles technologies en matière d’identification de criminels. Banque d’empreintes digitales provinciale, coordination provinciale en ADN, sentences, prise et développement des empreintes, portraits-robots, pièces à conviction… leurs spécialités sont diverses!

Mme Beauregard explique : « Notre mission est d’être à l’avant-garde dans un domaine émergent. Nous voulons demeurer pionniers dans nos pratiques et nos méthodes pour offrir des services spécialisés en enquêtes et identifier le plus de criminels possible. Notre travail a tellement un impact concret, c’est une mission première qui rejoint mes valeurs personnelles et professionnelles. Je suis une justicière dans l’âme! »

« Je suis très fière et je me sens privilégiée d’avoir ce poste. J’y ai mis beaucoup d’efforts. Je suis une passionnée de mon travail. Mon parcours au sein de l’organisation a créé mon réseau de collaborateurs et ma crédibilité », ajoute celle qui a amorcé sa carrière comme agente de bureau en 2009.

Au-delà de ses fonctions de gestion, elle poursuit son implication en étant administratrice de l’IAPQ et est vice-présidente de l’Association québécoise de criminalistique.
Ingrid Beauregard aime la performance, l’amélioration continue et une ambiance de travail saine. Mais au-delà de ça, ce qui la passionne et qui représente une belle réalisation, c’est de développer son équipe, d’avoir une gestion humaine et de partager son positivisme.

« Je suis authentique; je gère comme je suis! Et je souligne que je ne suis pas la personne que je suis seule; je suis bien entourée. J’ai aussi un mentor et maintenant, j’en suis une aussi. C’est important de développer la relève », illustre la gestionnaire.

Celle qui se décrit comme une ambitieuse insatiable n’a pas peur de prendre des décisions, action qu’elle considère comme un devoir. Ingrid Beauregard a su démontrer que le courage de gestion est une des clés du succès!

Pour elle, être femme à la Sûreté, c’est… « d’être nommée pour ses compétences, c’est-à-dire d’être la bonne personne à la bonne place, peu importe sa fonction. »

Pour elle, être leader, c’est… « être une personne inspirante et disponible qui offre tous les moyens possibles à ses ressources, qui s’implique sur le terrain et qui a le courage de prendre des décisions. »

Pour elle, un message à retenir est… « qu’il n’y a pas de limites. Il suffit de s’accorder du temps et de se donner les moyens pour poursuivre ses rêves et ses objectifs. »

 

Amélie Gagnon : une femme d’équipe

L’agente du poste de la MRC de Beauce-Sartigan est l’une des deux femmes qui poursuivent actuellement le processus pour devenir membres de l’équipe de sauvetage, une première en soi.

Amélie Gagnon est devenue policière en 2015. Une de ses fiertés est d’ailleurs d’avoir été embauchée pour la Sûreté du Québec, dont elle trouvait la notoriété et le prestige très forts.

Dans son quotidien, la patrouilleuse tire profit de l’expérience qu’elle a acquise durant sa première carrière aux Forces armées canadiennes. Elle a été 7 ans dans la réserve comme technicienne médicale et 5 ans dans la police militaire.

« L’armée, c’est l’école de la vie. Ça m’a apporté de la discipline, de la constance, une grande importance pour la force physique, et surtout, pour le travail d’équipe » illustre la policière. Elle ajoute : « Autant dans la police que dans l’armée, la confiance et travail d’équipe entre collègues sont cruciaux. Nous savons que nous pouvons toujours compter l’un sur l’autre. »

D’ailleurs, elle a ressenti cette fraternité et cette solidarité lorsqu’elle a été mobilisée à Ottawa récemment. Celle qui fait partie de l’équipe de maintien et rétablissement de l’ordre (MRO) considère cette implication comme une satisfaction. « C’est sur une base volontaire, c’est très physique et autant les hommes que les femmes y accomplissent le même travail. C’est une belle visibilité pour les femmes. À Ottawa, il y avait une belle dynamique et une cohésion nationale entre les policiers. »

Lors d’interventions quotidiennes, être une femme a ses avantages selon Amélie Gagnon, notamment en matière de désescalade et de communication. De plus, la diversité au sens large est bénéfique selon elle, avec plus de visibilité et de représentativité et permettant à l’organisation d’être davantage à l’image de la population qu’elle dessert.

Quel est son plus grand défi? « Bonne question! Pour l’instant, je dirais que c’est de trouver l’équilibre entre ma vie familiale et le travail, avec deux jeunes enfants en bas âge. La conciliation, c’est challengeant! Ma conjointe est aussi policière, donc nous sommes deux sur des relèves. Il faut accepter que l’on manque certains moments. »

Être dans le processus pour devenir sauveteuse a aussi été un défi : plusieurs efforts ont été faits pour en arriver là. Amélie Gagnon avait fait les concours de 2018 et ensuite, 2021. Après une série de tests, dont plusieurs très physiques, elle entame prochainement une formation qui est aussi une étape éliminatoire. L’agente indique : « À ce stade, sur 5 candidats, nous sommes deux femmes. J’ai vraiment aimé l’ambiance des concours. Les candidats sont tous très humains et empathiques, on crée des amitiés et on garde contact. Nous avons tous à cœur de retrouver des personnes disparues. »

« Je me dis toujours: « pas d’attentes, pas de déceptions ». Figurer au sein de la banque de candidatures est toutefois une belle réussite », conclut-elle. La suite est à suivre!

Pour elle, être femme à la Sûreté, c’est… « avoir autant sa place qu’un homme, faire sa place et être sur un même pied d’égalité. »

Pour elle, être leader, c’est… « créer une ambiance positive autour de soi et se dépasser pour atteindre les objectifs. »

Pour elle, un message à retenir est… « de toujours aller au bout de ses rêves, d’être positif dans la vie et de ne pas se décourager à la première épreuve. »