Depuis plus d’un an, dans une volonté d’améliorer ses pratiques, la Sûreté du Québec a mis en place un poste de police communautaire mixte autochtone à Val-d’Or (PPCMA) misant sur une approche communautaire. L’écoute, l’engagement et l’ouverture de l’équipe ont mené à l’implantation de divers projets et un réel changement se fait sentir sur le terrain.
Un travail d’équipe
L’une des forces de l’équipe du PPCMA est l’étroite collaboration entre les policiers et les intervenants. Ce travail conjoint vise à offrir des interventions personnalisées, des solutions globales et des suivis serrés pour les personnes en situation de rupture sociale.
Depuis un an, les patrouilleurs et les intervenants du PPCMA constatent un changement de perception et de culture qui s’amorce tranquillement dans la région. « Nous notons une diminution des appels pour trouble de la paix et du bon ordre ainsi qu’une augmentation pour assistance au public. De plus, grâce au partenariat communautaire, le nombre d’incarcérations est en baisse. » Un des premiers mots algonquins que l’inspecteur-chef Ginette Séguin a appris est mamowi, qui signifie ensemble. « C’est un mot important pour la communauté. Nous travaillons tous ensemble, avec nos forces et nos différences, et c’est ce travail conjoint avec les acteurs du milieu qui permet de faire une réelle différence », indique la Directrice du district Nord.
Une innovation pour la Sûreté du Québec
Les policiers de ce 120e poste de la Sûreté ont innové sur plusieurs plans pour se rapprocher de la communauté, pour conserver un climat paisible et pour intervenir auprès de clientèles autochtones et allochtones en position de vulnérabilité dans la ville de Val-d’Or, notamment en matière de toxicomanie, de pauvreté et d’itinérance. « Rien n’est traditionnel au PPCMA », lance avec un sourire Mme Séguin. À titre d’exemple, les policiers ont tricoté avec les membres de l’organisme Chez Willie, cuisiné lors d’un repas collectif à Senneterre, été invités à danser dans un traditionnel Pow-Wow algonquin au Lac-Simon… le tout en uniforme!
La responsable du poste, la sergente Julie Bouvier a développé rapidement une proximité avec les citoyens de la région. Lorsqu’elle était sergente en relations communautaires, elle avait contacté le PPCMA pour organiser une activité de proximité avec les jeunes d’une communauté autochtone alors que les policiers devaient y intervenir pour une noyade. « C’est ce genre de sensibilité qui fait une différence, c’est l’essence du PPCMA », ajoute l’inspecteur-chef.
De plus, le poste s’est également doté d’une conseillère civile d’origine algonquine, qui joue un rôle essentiel. Celle-ci permet d’offrir un regard autochtone dans les objectifs et stratégies du PPCMA. Elle a un rôle-conseil, supporte et oriente l’organisation pour une meilleure sécurisation culturelle dans les interventions auprès des personnes issues des premières nations. « Je désire offrir une meilleure compréhension des réalités et différences culturelles aux membres du PPCMA », souligne Sally Rankin, co-directrice.
Quelques méthodes de travail qui ont fait leurs preuves au PPCMA :
- Offrir une meilleure accessibilité et proximité en privilégiant, notamment, la patrouille à pied et à vélo, discuter avec les citoyens, et particulièrement en prenant le pouls des citoyens vulnérables;
- Travailler de concert avec les organismes et services locaux, allant parfois même au-delà du domaine policier pour développer des ressources à offrir aux citoyens dans le besoin (insertion sociale, mode de déplacement, hébergement, etc.);
- Être ouvert à la spontanéité;
- Parrainer des organismes locaux sur le même modèle que le parrainage d’élus;
- Redoubler d’écoute;
- Prendre le temps nécessaire pour chaque dossier;
- S’investir dans la communauté au-delà du cadre de travail.
Rappelons que le poste de police communautaire mixte autochtone a été mis en place pour intervenir sur le terrain de façon complémentaire au poste de police de la MRC de La Vallée-de-l’Or. Le projet pilote étant reconduit pour une seconde année, ce n’est pas les projets et les idées qui manquent pour l’équipe en place! D’ailleurs, les citoyens attendent impatiemment le souper communautaire du PPCMA, qui aura lieu le 11 juillet. L’an dernier, près de 850 hot dogs y avait été distribués. « Les policiers se promènent dans la rue et les gens leur en parle déjà », conclut Mme Séguin.
Pour plus d’information, le dépliant du PPCMA peut être consulté en ligne ici.
Tous ensemble, nous pouvons faire une réelle différence. Tous ensemble, dans la même direction en regardant en avant.