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À la découverte de trois partenaires autochtones

Date de diffusion : 20 juin 2024

La Sûreté collabore avec l’ensemble des corps de police autochtone du Québec. Nous profitons de ce 21 juin, Journée nationale des peuples autochtones, pour faire connaître certain(e)s de nos partenaires fièrement autochtones ou inuit(e)s et travaillant dans le domaine policier. Découvrez ces trois personnes riches en expériences, expertises et partages culturels.

Ulaayu Dupuis-Miron, Éric Cloutier et Annick Wylde sont respectivement Inuite, Abénakis et Algonquine. Que ce soit dans le Grand Nord, à Odanak ou Wôlinak, ou à Pikogan, leur fierté d’être policière ou policier autochtone résonne et rayonne. En ce 21 juin, Journée nationale des peuples autochtones, Connexion SQ présente le portrait de ces trois personnes rassembleuses faisant partie des partenaires clés autochtones de l’organisation.
Bien que la distance les sépare, il et elles ont une vocation commune : assurer la sécurité de leurs communautés et contribuer à la mission policière.

Ulaayu : une sergente-enquêteuse du Grand Nord

Cette policière est une fière Inuite originaire de Kuujjuaq. « Je voulais rester dans ma communauté avec ma famille et aider mon monde », lance-t-elle d’entrée de jeu. Depuis 5 ans, elle est policière au Service de police du Nunavik.

Celle qui est sergente-enquêteuse dans l’équipe mixte d’enquêtes voit les bienfaits d’avoir regroupé les forces de chacun : « La force de notre équipe mixte d’enquêtes, c’est que tout le monde amène un aspect différent et ça fait un tout. Les membres de la Sûreté partagent leur expérience et connaissance du Sud et nous, celles du Nord. En un mot, je décrirais notre équipe comme travaillante. Nous apportons une aide bénéfique. »

Ulaayu Dupuis-Miron se rappelle : « Une de mes collaborations mémorables est lorsqu’un maître-chien de la Sûreté était monté dans le Grand Nord pour une opération. C’était impressionnant à voir. Nous, on a des chiens Husky! »

« C’est le fun être policière dans le Grand Nord. Je suis fan de plein air. Il y a le bateau, le skidoo, la pêche, la chasse, la cueillette… Ça éloigne du stress », poursuit la policière. « Il y a des paysages uniques et le territoire est vaste. Les 14 villages sont tous différents. Les gens sont fiers et accueillants. Parfois, on se fait accueillir dans un village en se faisant offrir de la nourriture, comme du caribou ou de la baleine. Ce sont des repas à découvrir. »

Pour la sergente-enquêteuse, le 21 juin représente la journée la plus longue de l’année. « À Kuujjuaq, ça représente presque 24 heures de soleil! On le fête et on en profite! » conclut-elle.

Annick : une policière autochtone pionnière

Annick Wylde se retrouve parmi les premières femmes autochtones au sein d’organisations policières. Avec 36 ans d’expérience, elle a plusieurs plafonds de verre brisés à son actif.

Depuis 3 ans, elle est directrice du Service de police de Pikogan, un peu au Nord d’Amos, en Abitibi-Témiscamingue. Elle a notamment travaillé 18 ans au Lac-Simon, elle a été prêtée 2 ans au Poste de police communautaire mixte autochtone (PPCMA), à Val-d’Or, et elle a travaillé dans une équipe mixte d’enquêtes.

« Ce qui me motive chaque jour, c’est d’être une femme, policière, autochtone et d’avoir des répercussions positives dans le quotidien des gens. J’aime prendre le temps d’écouter et de trouver une solution. J’ai aussi le courage de changer les choses. »

Pour elle, l’aide est universelle, incluant celle offerte aux autres corps policiers: « J’aime aider un être humain, peu importe sa couleur d’uniforme. La visibilité, le partage, le partenariat et la sécurisation culturelle sont importants. Mon meilleur souvenir de collaboration a été au PPCMA de la Sûreté. J’y ai vécu un partage de connaissances et ça a contribué à changer les perceptions. Je suis heureuse de m’être donné la chance de vivre cette expérience. »

« Je suis un point de repère pour les personnes de la communauté. Je parle couramment ma langue maternelle et c’est gratifiant. Ça contribue entre autres à la désescalade, à communiquer avec les aînés et à me rendre fière de mes ancêtres. »

Le 21 juin est jour de fierté et de célébration pour Annick Wylde. Elle y met en valeur son amour pour sa culture. La directrice de poste est impliquée à plusieurs niveaux dans sa communauté, notamment auprès des jeunes, mais aussi dans son pow-wow local, où elle danse depuis l’âge de 25 ans, avec sa robe traditionnelle à clochettes confectionnée avec les femmes de sa famille.

Elle invite d’ailleurs toutes les personnes à ouvrir le dialogue et à partager : « Peu importe nos différences, notre couleur d’uniforme ou notre couleur de peau, nous sommes tous et toutes des humains; on partage et on donne à la communauté. »

Celle pour qui la langue anishinabe a une grande importance conclut ainsi : « Ni tapitentan e anishinabe takonewinnian », qui signifie « Je suis fière d’être une policière autochtone. »

Éric : un policier fier de servir sa communauté

Éric Cloutier est un policier abénakis d’Odanak. Il est le directeur du Service de police des Abénakis, qui dessert les communautés d’Odanak et de Wôlinak. Il s’agit d’ailleurs de sa plus grande fierté : avoir regroupé les deux services de police de ces endroits en 2009 pour n’en faire qu’un.

Il mentionne : « Je suis fier d’être un policier autochtone. Le sentiment de confiance est décuplé avec les gens qu’on connaît. J’habite au même endroit que ma communauté, donc je connais bien les besoins. J’ai toujours été ici pour les Abénakis et j’ai toujours assuré la sécurité de mon peuple en basant nos services sur les valeurs des deux communautés. »

« Nous sommes un petit corps de police, mais nous accomplissons beaucoup et nous sommes multifonctionnels. J’ai une équipe motivée et engagée qui mise sur le travail d’équipe pour offrir des services professionnels. Je suis chanceux et je les remercie », ajoute celui qui est directeur de police depuis 25 ans.

La collaboration résonne chez Éric Cloutier. Pour lui, c’est en travaillant ensemble que l’on va plus loin. « Nous avons tous la même mission de sécurité. Que ce soit pour se porter assistance, lors d’opérations ou d’événements majeurs, ou pour collaborer, comme avec les postes de Nicolet et de Bécancour ou avec l’agent de liaison autochtone de la Sûreté du Québec, nous travaillons ensemble. Nos partenaires sont ouverts d’esprit. »

Pour le policier, la Journée nationale des peuples autochtones est significative : c’est l’occasion de montrer sa fierté d’être un policier autochtone ayant pour vocation la sécurité de ses pairs. « J’invite l’ensemble de la population à venir nous rencontrer », conclut-il.