Marie-Eve, Manon et Nathalie exercent des fonctions bien différentes. Malgré cela, elles ont un point commun : elles sont des forces discrètes. Bien qu’elles n’aiment pas attirer l’attention, elles agissent en modèles féminins indéniables dans leur entourage, que ce soit par leur passion, leur résilience, leur volonté et leur caractère fonceur. Pour la Journée internationale des droits des femmes, Connexion SQ partage ces trois rencontres inspirantes.
Marie-Eve : hors des sentiers battus
Cette patrouilleuse n’a pas froid aux yeux. Que ce soit en bateau, en véhicule tout terrain ou en motoneige, elle carbure aux activités récréotouristiques et de plein air. Au fil des saisons, elle s’épanouit en combinant passion et travail au sein de l’équipe de soutien multidisciplinaire, au poste de Saint-Donat. Pour celle qui aura bientôt 13 ans d’expérience, c’est l’aboutissement d’un rêve.
« Pour moi, la patrouille en motoneige, c’est synonyme de liberté en forêt. Je suis une femme de nature, ça me procure un sentiment de bien-être. Il y a trois ans, ça a été un rêve de savoir que j’allais travailler dans cette équipe. J’aime les tâches, les déplacements, l’adrénaline », mentionne Marie-Eve.
« Le volet récréotouristique, c’est un peu comme la sécurité routière, mais en hors route : on contribue à rendre le sport sécuritaire et agréable pour tout le monde », indique celle qui se qualifie d’amoureuse des machines à moteur.
Son meilleur souvenir est lorsqu’elle agissait comme marcheuse pour une disparition en forêt, à Saint-Michel-des-Saints. « La personne retrouvée était très émue. Ça a confirmé mon choix d’être dans le domaine récréotouristique, en sentier. »
La mère de la policière a agi en modèle, elle qui était non traditionnelle dans le milieu agricole. « C’est une grande fierté pour moi d’être débrouillarde; je vais toujours trouver une solution et m’adapter rapidement. Je suis prête pour tout et je me tiens à jour! » lance Marie-Eve.
Pour l’agente, être la seule femme de l’organisation à faire partie de l’équipe de soutien multidisciplinaire de Saint-Donat, unique au Québec, va de soi :
« Je ne considère pas avoir brisé de plafond de verre; je n’ai jamais pensé à cela de cette façon. La moitié du temps sur le terrain, les gens sont surpris de me voir. Moi, je ne le remarque pas. Même s’il y a des tâches physiquement plus difficiles pour des femmes, il faut oser. Tout est accessible, tout se fait. »
Manon : un modèle de bonheur
Quand Manon parle de son travail, ses yeux s’illuminent et la passion est palpable. Cette coordonnatrice de l’équipe des techniciens du Service de la gestion contractuelle est discrète, souriante et calme. Elle dégage une force intérieure et un grand souci de rigueur.
Arrivée à la Sûreté en 2016 après 14 ans dans la fonction publique, elle sait qu’elle est au bon endroit. « Je suis tombée en amour avec l’organisation. La justice et la sécurité publique me tiennent grandement à cœur. Le monde policier m’attire beaucoup, mais je ne suis pas une personne d’avant-plan. Je suis une excellente secondeuse par contre! » lance-t-elle en riant.
Ainsi, elle exerce avec ses collègues un métier moins connu, celui d’assurer le respect du cadre normatif de la gestion contractuelle découlant notamment de la LCOP et de ses règlements. « C’est un domaine complexe. Nous sommes là pour une saine gestion des fonds publics. Nous sommes méticuleux et rigoureux, car notre travail contribue à la confiance du public par la conformité de nos processus », illustre Manon.
Autour d’elle, la coordonnatrice agit comme un modèle inspirant de persévérance. Elle a été élevée dans une famille monoparentale, où elle a appris à se débrouiller. Elle a « une belle grande fille de 17 ans » et est aidante naturelle pour son mari invalide.
« Ça me fait des défis supplémentaires, mais surtout, ça me fait grandir. Ça fait partie de ma nature d’aider. La diversité, c’est important et ça fait évoluer la société », partage-t-elle.
Elle est aussi comblée d’aider au travail. Son meilleur souvenir est directement lié à cela : « Durant l’opération spéciale Éphémère à Sainte-Marthe-sur-le-Lac, j’ai travaillé 24 h lorsque la digue a cédé. Je voulais vraiment aider nos collègues sur le terrain. J’ai été très disponible et j’ai été leur livrer du matériel acheté pendant la nuit dans un magasin! Ça a été une très grande fierté de représenter l’organisation et d’avoir la chance d’aller sur le terrain. »
Aujourd’hui, l’employée civile est sur son « X », à l’endroit où tout est aligné. Elle s’épanouit au travail, aime son équipe et réalise parallèlement un rêve qu’elle n’aurait pas cru possible : suivre des cours universitaires.
Nathalie : une carrière à son image
Quelle est la plus grande fierté de la lieutenante Nathalie? « Je suis fière de l’ensemble de ma carrière et d’être rendue où je suis, car ça n’a pas été sans sacrifices. J’ai adoré mon passage au service d’urgence; il n’y avait aucune femme quand j’y suis arrivée! » indique celle qui est native de Havre-Saint-Pierre et qui est maintenant responsable du poste principal de la MRC de Sept-Rivières.
Son profil est diversifié et à son image. « J’ai eu plusieurs métiers au sein même de ma carrière policière et j’en suis reconnaissante. J’ai aussi eu l’occasion de voyager beaucoup à travers la province grâce à différentes fonctions. J’ai été 8 ans aux mesures d’urgence et je suis heureuse de l’avoir fait, car il s’agit d’une de mes plus belles expériences. J’y ai même eu une équipe en contrôle de foule, je suis fière d’avoir brisé la glace », se rappelle-t-elle.
Celle qui en est à sa 25e année de service est toujours aussi passionnée par son travail.
« Pour moi, les relations humaines sont un grand motivateur et c’est aussi une de mes forces. Travailler avec une équipe dynamique, en région éloignée, avec plusieurs défis à relever, c’est stimulant. J’aime mon équipe, la soutenir, la valoriser et être là pour elle. Je ne compte pas mes heures, j’aime ça! Je me sens utile pour l’organisation », mentionne la lieutenante.
Les remerciements des personnes aidées sont pour elle sa plus grande satisfaction et parmi ses meilleurs souvenirs. « Il y avait un bambin de 8 mois qui était décédé. Malgré la situation tragique, la famille avait transmis une carte de remerciement pour notre soutien et nos services. Ça m’avait touchée. Retrouver des personnes vivantes lors de recherches m’a aussi marquée », se souvient-elle.
La lieutenante concède qu’il y a encore peu d’officières. Elle sent toutefois un vent de changement et est très enthousiaste pour la suite. « Je suis une femme de justice et d’équité. C’est ce qui m’a donné le goût d’être policière à la base. Être gestionnaire permet de jouer un rôle d’influence, c’est motivant. Lorsque chaque personne est au bon endroit pour les bonnes raisons et pour ses compétences, tout le monde est à sa place », conclut la pionnière.
S’inspirer de modèles
Ces portraits de femmes inspirantes rejoignent les propos de la directrice générale, Johanne Beausoleil, qui a elle-même suivi des modèles féminins tout au long de sa carrière. Le 22 février dernier, lors de la 2e édition de la rencontre annuelle des femmes gestionnaires, madame Beausoleil mentionnait: « Il y a de grandes femmes qui m’ont inspirées tout au long de mon parcours. La confiance qu’elles dégageaient m’a beaucoup influencée. Au-delà de leurs nombreuses qualités de gestionnaire, cette assurance était soutenue par des équipes qui sentaient toute la confiance qu’elles leur témoignaient en retour. C’est l’authenticité d’une gestionnaire qui incite les gens à la suivre et qui mobilise les équipes. » « La Journée internationale des droits des femmes est l’occasion de se retrouver ici, maintenant, et de souligner l’héritage laissé par ces femmes qui nous ont précédées. C’est à nous aujourd’hui, de nous mettre en marche afin de poursuivre le chemin que toutes ces femmes ont pavé pour nous », ajoute la directrice générale. |